Rien n'est encore acquis. Même qu'une défaite jeudi soir aux mains des misérables Oilers d'Edmonton freinerait l'optimisme généré par les quatre victoires en cinq matchs remportées par le Canadien depuis le retour de la pause olympique.

Mais avec ces quatre gains, le Canadien s'est assuré de reprendre en partie le contrôle de son sort. Contrôle qu'il avait remis entre les mains de ses adversaires ayant une, deux, voire trois parties de plus à disputer.

«C'est bien beau d'avoir des matchs en mains, mais encore faut-il les gagner», indiquait avec raison Scott Gomez.

Accroché au septième rang dans l'Est, le Canadien tire de l'arrière par deux points derrière les Flyers de Philadelphie. Il a aussi deux points d'avance sur les Bruins de Boston.

Ces deux équipes ont trois matchs de plus à jouer que le Canadien qui pourrait donc se retrouver huitième si Boston, qui sera au Centre Bell samedi, profitait des trois rencontres dont il dispose.

Mais derrière, la menace s'étiole.

S'ils devaient profiter des deux matchs qu'ils ont en mains, les Rangers de New York - ils étaient au New Jersey mercredi - n'auraient que 71 points.

Les Thrashers d'Atlanta et le Lightning de Tampa Bay ont eux aussi trois matchs en mains sur Montréal. En les gagnant tous les trois, les Thrashers rejoindraient le Tricolore et le Lightning resterait un point derrière.

Mais les Trashers qui auraient moins de victoires que le Canadien resteraient au neuvième rang et hors des séries.

Pour l'instant.

Car avec encore 14 matchs à disputer pour le Canadien, bien des scénarios s'écriront, s'effaceront et s'écriront sur des bases nouvelles au cours des prochaines semaines.

Punch offensif

La victoire de mardi aux dépens du Lightning a calmé, du moins un peu, les menaces venant de l'extérieur.

Elle a aussi démontré que le Canadien peut maintenant compter sur un premier trio digne de ce nom alors que Scott Gomez, Brian Gionta et Benoit Pouliot confirment leur grande valeur depuis la reprise des activités dans la LNH.

Après que Steven Stamkos eut rapproché son équipe à un but du Canadien dès les premières minutes du deuxième tiers, Benoit Pouliot a vite répliqué pour compliquer la remontée du Lightning.

«Je crois que c'est la plus grande amélioration apportée au cours des dernières semaines. Au lieu de paniquer après un but, nous sommes en mesure de répliquer ou d'aller chercher les buts nécessaires pour revenir dans un match», expliquait Scott Gomez après sa soirée d'un but et deux passes aux dépens du Lightning mardi.

Les statistiques de Gomez et de ses compagnons de trio confirment cette prétention de la première étoile du dernier match.

Après s'être contenté de quatre buts et 18 points à ses 34 premiers matchs avec le Canadien, Gomez affiche une récolte de 32 points à ses 30 dernières parties.

Soit depuis le moment ou Jacques Martin lui a confié Benoit Pouliot. Deux matchs plus tard, après une absence de 23 parties en raison d'une fracture à un pied, Brian Gionta rejoignait les deux joueurs.

Depuis cette association, Pouliot a marqué 14 buts et ajouté cinq passes en 25 rencontres. Il a raté cinq matchs en raison d'une blessure.

Gionta a marqué 12 fois et affiche une récolte de 23 points en 28 rencontres.

Les trois hommes ont donc offert 34 buts et 74 points au Tricolore depuis qu'ils ont été regroupés.

«Tout le crédit revient à Brian et Ben», a plaidé Scott Gomez lorsqu'on lui a demandé d'expliquer son éveil.

Devant l'insistance des journalistes qui s'expliquaient mal pareille fluctuation de la part du joueur le mieux payé du Tricolore, Gomez s'est tourné vers l'humour noir qu'il brandit souvent lorsque les questions l'indisposent.

«Brian s'est finalement réveillé. C'est de sa faute si rien n'allait en première moitié de saison», a-t-il offert en guise d'excuse avant de revenir à la charge avec une question.

«Est-ce que je jouais aussi mal que ça?»

Personne n'a répondu.

Avec les retours prochains de Michael Cammalleri et Marc-André Bergeron, le Canadien semble en voie de se tailler une place en séries.

«Nous poursuivons notre progression et profitons des occasions qui s'offrent à nous. Il faudra demeurer en santé et afficher la même intensité, car il n'y a pas de matchs faciles dans cette ligue et rien n'est encore gagné», a pour sa part indiqué Jacques Martin.