Vincent Lecavalier et Martin St-Louis joignent leur voix à tous ceux qui tiennent à bannir du hockey les coups portés à la tête, en particulier ceux qui sont assénés par derrière ou de façon sournoise.

Des coups comme celui qui pourrait avoir mis un terme à la saison de Marc Savard, des Bruins de Boston, dimanche dernier, lorsqu'il a été frappé à la tête, et par derrière, par Matt Cooke des Penguins de Pittsburgh.

«C'est typiquement du Matt Cooke ce coup-là. Il l'a déjà fait à d'autres joueurs. J'ai d'ailleurs été victime d'un assaut semblable de sa part. j'avais été chanceux. Il m'avait atteint à l'épaule. Et une épaule, ça se reconstruit. Mais un coup à la tête, ça ne pardonne pas», a commenté Lecavalier qui ne comprend pas qu'on n'accorde pas aux conséquences de ces assauts le sérieux qu'elles méritent.

«Un gars comme Keith Primeau a vu sa carrière prendre fin hâtivement à cause de commotions. Il a encore de la difficulté à se lever le matin des fois. On a plein d'autres exemples dans l'histoire du hockey. Des coups comme celui de Cooke n'ont pas leur place. Il faudrait que la Ligue impose des suspensions sévères. Pour moi, ça mérite au moins cinq, peut-être même 10 matchs de suspension», a indiqué Vincent Lecavalier après l'entraînement de son équipe mardi matin au Centre Bell.

Le capitaine du Lightning attend des directives claires de la réunion des directeurs généraux qui prendra fin mercredi à Boca Raton en Floride. Ce sont ces directives, bien plus qu'une forme de contrôle interne affiché par les joueurs, qui donneront le ton assurait Lecavalier.

«On s'en parle entre nous tous les étés. On se dit qu'il faut afficher plus de respect entre nous. Mais tout se passe si vite sur la patinoire que ce n'est pas toujours évident.»

Victime d'un coup par derrière qui l'a projeté tête première dans la bande, Martin St-Louis était bien placé pour commenter le dossier de l'heure dans la LNH.

Il a toutefois tenu à dissocier le coup dont il a été victime de la part de Clarke MacArthur, en milieu de troisième période du match de samedi - victoire de 6-2 au cours de laquelle il a récolté trois points - des coups comme ceux assénés à David Booth et Marc Savard.

«J'étais vulnérable parce que j'étais déjà engagé dans une bataille le long de la bande avec un autre joueur. Je l'ai vu venir, mais je n'ai pas pu me protéger. Et une fois tête première dans la bande, la vision et l'équilibre ont fait défaut pendant quelques secondes. C'est inquiétant. Surtout que c'est arrivé devant ma famille. Mais j'avais repris tous mes sens après une petite minute et je suis rentré au banc par mes propres moyens», a indiqué St-Louis.

«Le hockey est un sport physique et les contacts doivent faire partie du jeu. Mais il n'y a pas de place pour les coups à la tête. Je ne sais pas comment régler tout ça, mais je trouve qu'il y a trop de zones grises en ce moment. Il faudrait bien définir ce qui est permis et ce qui ne l'est pas, imposer des suspensions sévères quand il le faut, et des plus sévères encore aux récidivistes et enlever la pénalité imposée aux instigateurs d'une bagarre. Ça calmerait peut-être un peu les gars qui se croient tout permis parce qu'ils ne craignent pas les conséquences de leurs actes», a conclu l'attaquant Lavallois.