La saison de Louis Leblanc n'est pas terminée.

Le Crimson de Harvard vient d'éliminer les Tigers de Princeton, une formation qui lui était pourtant supérieure, en deux matchs, 3-0 et 4-2. Leblanc a amassé deux aides lors de ces rencontres, pour porter son total à 23 points en 29 matchs.

L'heure du bilan est donc repoussée. Par contre, certains ont déjà commencé à le faire ces derniers jours. A-t-il produit suffisamment? Joue-t-il assez de matchs? N'aurait-il pas été mieux de porter les couleurs des Saguenéens de Chicoutimi?

Peu importe le résultat du second tour éliminatoire, son conseiller, Philippe Lecavalier, est satisfait de la première saison de Leblanc à Harvard, un choix qui a suscité la controverse au Québec.

«Il a bien progressé, confie Lecavalier. Il a eu à s'adapter au fait de jouer contre des gars qui peuvent avoir jusqu'à 24 ans dans la NCAA. En plus, il jouait au sein du premier trio à Harvard, donc il affrontait les meilleurs trios et les meilleurs défenseurs adverses alors qu'il aurait probablement évité de jouer contre les meilleurs éléments adverses au sein d'une équipe plus puissante. En conséquence, sa production de points est très bonne. À Harvard, le plan de match de l'adversaire était de déranger Louis Leblanc. C'était un défi difficile pour lui, mais il a produit. Il a terminé au premier rang des compteurs de son équipe, il a été choisi la recrue par excellence de l'Ivy League et il a été nommé au sein de l'équipe d'étoiles de l'ECAC, tout ça à 18 ans contre les meilleurs joueurs de 22, 23 et 24 ans de l'autre club. Et il a joué blessé une partie de la saison.»

Un bémol, son exclusion de l'équipe canadienne junior au Championnat mondial. «Ça lui a peut-être nui parce qu'il a commencé la saison plus tard à Harvard, admet Lecavalier. Si on faisait ce camp d'évaluation après Noël, ce serait autre chose. Il a commencé en novembre alors que le Junior majeur débute en août. Et il y a eu ces circonstances difficiles au camp d'évaluation: il était blessé, il avait joué seulement 10 matchs et il avait trois examens à passer pendant cette semaine. Ça n'aide pas à se concentrer pour se tailler un poste dans l'équipe. L'année prochaine, ce sera quelque chose d'autre.»

Le bilan bientôt

Lecavalier recommandera-t-il à Louis Leblanc de suspendre sa carrière à Harvard après la saison collégiale afin de se joindre aux Bulldogs de Hamilton pour la fin de la saison et l'année suivante? Ou encore de faire le saut dans la LHJMQ? Après un an d'études, Leblanc peut désormais quitter le Crimson et retourner à Harvard à n'importe quel moment de sa vie.

«On s'assoit à la fin de la saison et on évalue tout ça, répond Lecavalier. On va revenir sur sa saison, parler de son développement. Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas continuer à s'épanouir à Harvard. Il y a le développement physique, le coaching, le niveau de compétition, beaucoup de facteurs.»

Mais Lecavalier ne ferme pas la porte à la Ligue américaine. «Louis serait prêt pour la Ligue américaine. Parce que la Ligue américaine, c'est en quelque sorte une équipe d'étoiles des collèges américains. Ce sont des gars de 20 à 25 ans en moyenne, en général, ce sont des jeunes qui sortent des rangs juniors. Le calibre est supérieur, c'est sûr, mais ce sont des gars du même âge. C'est une option qui va être considérée. Il va peser 10 livres de plus l'an prochain pour passer à 190 livres. Ça fait une différence. Il va être plus prêt et plus fort physiquement. S'il y a une offre sérieuse, on va la considérer. Tout dépend de ce que le Canadien veut faire dans ce dossier.»