Sidney Crosby, comme des millions de jeunes garçons avant lui, a grandi en rêvant de marquer un but, en prolongation, dans le septième et dernier match d'une finale de la Coupe Stanley.

Le printemps dernier, il est devenu le plus jeune capitaine de l'histoire de la Coupe Stanley.

Dimanche après-midi, il aura l'occasion d'ajouter une médaille d'or olympique.

«C'est certainement un match aussi important que le septième d'une finale de la Coupe Stanley. Je me souviens très bien de 2002 à Salt Lake City. J'ai suivi le match à la télé et une très grande fierté m'a envahi après la victoire. Je n'avais que 12 ans et je pense que c'est à cette occasion que j'ai réalisé pour la première fois ce que ça voulait dire d'être Canadien», a commenté Sidney Crosby.

Auteur de trois buts auxquels s'ajoutent trois passes, Crosby assure qu'il aimerait bien marquer le but qui fera la différence. En fusillade, en prolongation ou simplement en temps réglementaire.

Mais il veut d'abord et avant tout battre les Américains.

«Les matchs contre la Russie sont toujours spéciaux, mais je crois qu'avec la finale en 2002, avec notre défaite de dimanche dernier et le match de finale de demain, la rivalité entre nos deux pays est bien installée et qu'elle ne fera que s'accentuer», a ajouté Crosby.

Luongo: un autre gros arrêt

À l'autre bout de la patinoire, Roberto Luongo pourrait être celui qui fera la différence avec un gros arrêt effectué alors que le match peut balancer d'un côté ou de l'autre en prolongation ou fusillade.

«Je veux gagner c'est tout. Mais c'est un fait qu'un arrêt comme celui que j'ai effectué hier (vendredi) en fin de match contre la Slovaquie ça reste gravé dans ta tête pour toujours», a indiqué le gardien québécois qui comptera sur l'appui inconditionnel des partisans des Canucks dimanche.

«C'est un véritable plaisir de voir tous ces drapeaux et tous ces chandails rouges lorsqu'on embarque sur la patinoire et de sentir l'ambiance qui règne dans le building», a ajouté Luongo.

Cette ambiance et la pression de gagner qui l'accompagne sont très favorables assure Mike Babcock.

«Personne ne pourra m'enlever ma Coupe Stanley. Mais nous nous battrons demain pour quelque chose de grand. Je sais que les Canadiens veulent que nous gagnions pour notre pays. Mais les gars qui sont dans ce vestiaire veulent aussi gagner pour eux», a d'abord souligné Babcock.

«Je suis convaincu que Roberto doit se sentir très bien quand les gens crient «Louuu». Je me sentirais très bien à sa place», a-t-il insisté en ajoutant ne pas avoir prisé l'enthousiasme prématuré des amateurs lors du match contre la Slovaquie.

«Cela m'a mis à l'envers d'entendre les 'We Want USA!' avec encore 15 minutes à faire. J'ai craint que cela ouvre la voie à ce qui est arrivé: à une remontée. Mais en même temps, nous gars ont beaucoup appris dans ces dernières minutes. La pression c'est sain. Mais des fois, c'est dur à porter. J'ai déjà vu des gars d'expérience, des joueurs solides, se mettre à jouer comme des gamins en finale de la Coupe Stanley parce que la pression les atteignait.»

Héros surprises

Si tous les yeux seront rivés sur Sidney Crosby et les autres vedettes des deux camps lors du match de médaille d'or, le tournoi olympique a permis de découvrir d'autres héros.

Jonathan Toews, avec ses sept passes et le meilleur différentiel de tous les joueurs présents aux JO (+9) impressionne vraiment. À commencer par Jacques Lemaire.

«Je savais qu'il était très bon. Mais il est meilleur encore que ce à quoi je m'attendais. Il est vraiment loin en haut de ma liste au chapitre des surprises. Et pas seulement à cause de ses points. Mais aussi en raison du fait qu'il affronte les meilleurs trios adverses. Et il fait tout ça à 21 ans. Je n'en reviens pas», a commenté l'entraîneur-chef des Devils.

Brenden Morrow, dont la sélection a été fortement contesté, donne raison aux dirigeants d'Équipe Canada avec ses deux buts, trois points, son différentiel de +3 et surtout son implication physique.

«Je ne suis pas arrivé ici en me disant que je devais prouver à ceux qui doutaient de moi que j'avais ma place. Mais après des premiers matchs plus difficiles, je suis fier et heureux de voir que je peux contribuer au même titre que les autres. Depuis le début de ma carrière, mes buts récompensent mon travail. Ça ne change pas aux Jeux.»