C'est l'équivalent d'une pleine unité d'avantage numérique dont le Canadien était privé au moment d'amorcer la pause des Jeux olympiques.

La trêve dans le calendrier permettra à ce quintette de prendre du mieux, de façon à fournir au Tricolore une meilleure force de frappe dans le dernier droit de la saison.

L'équipe peut espérer revoir Benoit Pouliot, Andrei Kostitsyn et Andrei Markov au retour du congé, mais pourrait devoir attendre plus longtemps avant de retrouver Michael Cammalleri et Marc-André Bergeron.

Mais il n'y a pas que les joueurs blessés pour qui la pause olympique pourrait être salutaire. Un vétéran comme Roman Hamrlik a donné des signes d'essoufflement évidents lors des derniers matchs. Le Canadien doit être soulagé que Jaroslav Spacek et lui n'aient pas été retenus par l'équipe tchèque pour aller à Vancouver.

Étonnamment, Hamrlik assure qu'il n'avait pas besoin de ce repos.

«J'aurais préféré continuer à jouer, a-t-il indiqué. Je connais mon corps et j'ai plus de difficulté à repartir la machine après une pause.

«Je vais prendre donc prendre deux journées de congé et me remettre au travail ensuite.»

Hamrlik retournera quelques jours en République tchèque pour voir sa fille de 11 ans et d'autres membres de sa famille.

Mais comme tous ses coéquipiers, il est reparti avec une feuille préparée par Lorne Goldenberg, le responsable du conditionnement physique, sur laquelle sont prescrits des exercices adaptés à chaque joueur.

Physique et mental

Mathieu Darche aura lui aussi son programme d'entraînement. Et à l'instar de Roman Hamrlik, il préfère ne pas risquer d'interrompre le rythme de saison.

Même s'il n'a pas été renvoyé dans la Ligue américaine - il aurait fallu que le Canadien le soumette d'abord au ballottage - Darche ira quand même s'entraîner à Hamilton.

Il faut dire que c'est là que femme et enfants sont établis.

«Je n'aurai pas le droit de m'entraîner avec les Bulldogs, mais rien ne m'empêche d'utiliser les installations là-bas», a-t-il précisé.

Après la défaite de samedi soir, l'entraîneur Jacques Martin a parlé du congé olympique comme d'un repos mental d'abord et avant tout.

Carey Price, qui doit mettre le cap sur la Colombie-Britannique, entend bien l'aborder de cette façon.

«J'ai besoin de relaxer un peu, a confié le gardien de 22 ans. Je vais jouer quelques rondes de golf et manier un peu le lasso...»

Les blessures ont nui à forces égales

Selon Jacques Martin, c'est le rendement des gardiens ainsi que les performances sur les unités spéciales qui expliquent pourquoi le Tricolore, en vertu de la défaite du Lightning de Tampa Bay dimanche, amorce le congé en occupant le huitième rang dans l'Association Est.

«C'est grâce à nos gardiens et nos unités spéciales que nous avons cette place au classement. Notre jeu à cinq contre cinq n'est pas où l'on voudrait qu'il soit, mais les nombreuses absences ont certainement été un facteur là-dedans», a toutefois relevé Martin.

«Ce n'est pas seulement le nombre de blessés, mais aussi l'importance des joueurs concernés. Tu peux difficilement remplacer un défenseur de la trempe d'Andrei Markov. Et puis, on est privés de trois attaquants qui composent notre top 6.

«C'est une chose de manquer une semaine d'activité; c'en est une autre de s'absenter pour une longue période.»

Tous dans le même wagon

Aussi réticents soient les joueurs à utiliser les blessures comme excuse, autant la dure réalité les a rattrapés dans les dernières rencontres, alors qu'ils ont peiné à offrir une formation compétitive.

«Ça ne fait aucun doute que l'on a une force de frappe au sein de notre équipe capable de créer quelque chose de spécial, a souligné Carey Price. Il faut juste attendre que tout le monde soit dans le même wagon.

«Ça a été dur de le faire avec toutes ces blessures. Mais je le dis sans critiquer nos jeunes joueurs, qui ont fait un superbe travail pour pallier aux absences.»

Aucun entraînement d'équipe n'est autorisé au niveau de la Ligue nationale avant le 24 février à 14h.

Par la suite, après six journées de pratique qui permettront de mesurer le chemin parcouru par les divers blessés, le Canadien reprendra le collier le 2 mars à Boston.

Le lendemain, il passera la date-limite des transactions dans les airs puisqu'il disputera les trois matchs suivants en Californie.