Sidney Crosby l'assurait après la défaite de 5-3 encaissée aux mains du Canadien : lui et ses coéquipiers n'ont pas pris le Tricolore à la légère en dépit de la présence de cinq joueurs du club-école au sein de sa formation.

C'est toutefois l'impression que les Penguins ont donnée tant ils ont été ordinaires face à une équipe que les champions de la coupe Stanley auraient dû malmener, au lieu de se faire malmener.

«C'est notre exécution qui a fait défaut aujourd'hui bien plus que le fait qu'on les ait pris à la légère», a lâché le jeune capitaine.

Peut-être. Mais les Penguins semblaient déjà avoir la tête à Washington où ils croiseront, dimanche midi, Alexander Ovechkin et l'équipe de l'heure dans la LNH, les Capitals, qui seront en quête d'une 14e victoire de suite.

«C'est toujours difficile de jouer dans cet amphithéâtre, devant ces amateurs. Et je peux vous assurer que nous étions conscients qu'il ne fallait pas tomber dans ce piège. Mais il est évident que nous n'avons pas joué le hockey que nous devions jouer, que nous n'avions par la tête que nous devions avoir et l'implication qu'il fallait», a poursuivi l'entraîneur-chef Dan Bylsma.

Si les Penguins n'ont pas pris le Canadien à la légère, ils semblaient avoir la tête sur la banquise où ils ont passé les quatre derniers jours.

Après deux jours de congé complet et deux jours d'entraînement, les Penguins étaient désorganisés au possible.

«C'était croche en début de match. Surtout avec ce premier but marqué sur la première séquence. J'étais en maudit parce que Darche (Mathieu) m'a fait trébucher. Je me suis plaint à l'arbitre, mais il m'a dit que j'avais perdu l'équilibre», a lancé Fleury qui a été victime de ce but sur le premier tir et après seulement 29 secondes de jeu.

Dan Bylsma a serré la mâchoire lorsqu'on lui a demandé de commenter ce but controversé.

«Je n'ai définitivement pas aimé voir notre gardien se retrouver cul par-dessus tête sur ce jeu», a simplement mentionné l'entraîneur-chef des Penguins sans aller plus loin.

«La bonne chose est qu'on a nivelé les chances tout de suite après. Mais après coup, on a été dominés», a indiqué Fleury qui a été chassé de son filet après le quatrième but du Canadien. Un but que le gardien québécois a accordé à Mathieu Darche sur un tir de loin.

Fleury a passé sa frustration sur son bâton qu'il a frappé avec force contre le poteau.

«Ce n'est pas le genre de match que je voulais disputer à Montréal. Un gardien veut gagner ou au moins être dans le coup jusqu'à la fin.»

Questionné sur l'effet négatif de la pause de quatre jours que son équipe a traversé avant d'affronter le Canadien, samedi, Bylsma l'a diminué.

«Les effets de cette pause ont été amplifiés par les médias. Il n'y a rien là à une pause de quatre jours. Toutes les équipes en ont au cours de la saison. Et avec le calendrier compressé, ce devrait même être utile», a plaidé Bylsma.

Quoi qu'il en soit, les Penguins étaient loin d'afficher leur forme de champion contre le Canadien.

Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, les Penguins s'apprêtaient à subir les contrecoups de la tempête qui a paralysé la côte Est des États-Unis samedi.

«Nous allons effectuer le trajet Montréal-Newark (New Jersey) en avion avant de compléter en autobus notre trajet vers Washington. Ce sera long. On s'est assuré de faire manger les gars ici au Centre Bell avant de partir, car on ne sait pas combien de temps il nous faudra pour nous rendre à Washington où les aéroports et gares de trains sont fermés», a conclu l'entraîneur-chef des Penguins.

Dans des conditions idéales, chaussée sèche et circulation fluide, il faut compter environ quatre heures pour effectuer le trajet Newark-Washington.

Les paris étaient ouverts afin de déterminer le temps que les Penguins mettraient pour compléter leur voyage vers la capitale américaine.