C'est une équipe en plein marasme que le Canadien croisera à Boston jeudi soir.

Minés par les blessures et incapables de trouver le fond du filet, les Bruins viennent de subir huit revers (0-6-2) de suite. Il s'agit de la pire séquence depuis la saison 1955-1956.

Mais il y a plus: la dernière victoire des Bruins, à Boston, c'est au Fenway Park, le 1er janvier, aux dépens des Flyers de Philadelphie, qu'ils l'ont remporté. Depuis, ils ont encaissé sept revers (0-6-1). La pire disette à Boston depuis 1924-1925.

Au fil des huit derniers revers, les Bruins ont été dominés 28-12 au chapitre des buts marqués et accordés. Un tableau qui illustre très bien la triste réalité à Boston où les Bruins ne marquent pas cette année.

Ils croupissent d'ailleurs au dernier rang de la LNH avec 125 buts et une moyenne de 2,32 filets par match. C'est 1,5 but de moins, par match, que les Capitals de Washington, qui ont fait escale à Boston pour y battre les Bruins 4-1 mardi.

Comme le fait Jacques Martin, avec le Canadien, Claude Julien se creuse la tête pour trouver les solutions qui permettront de relancer son attaque.

«C'est une année de défis», lance Claude Julien lorsqu'on lui demande de qualifier les derniers mois de la saison.

«Comme le Canadien et bien d'autres équipes, nous avons été décimés par les blessures qui ont frappé des joueurs clefs. On s'est passé de Marc Savard et de Milan Lucic pendant de longues semaines, David Krejci n'a pas eu de camp d'entraînement à cause d'une opération à une hanche. Mais en plus, nous avons perdu notre touche autour du filet», assurait Claude Julien mercredi.

Une touche que les Bruins ont intérêt à retrouver ce soir. Car non seulement ont-ils besoin d'une victoire pour maintenir leur place au sein du peloton d'équipes qui batailles pour les séries, mais les Bruins doivent aussi retrouver la confiance de leurs partisans.

Rumeurs de toutes sortes

Malgré le fait que son équipe ait perdu ses huit derniers matchs, Claude Julien n'a pas sorti le fouet à l'entraînement mercredi.

«Tu sors le fouet quand l'équipe joue mal. Quand elle ne travaille pas. Mais je n'ai pas ces reproches à formuler après les matchs. On a bien joué contre Washington. On n'a juste pas marqué. Krejci a raté un tir de pénalité, Théo (José Théodore) nous a volé quelques buts et nous avons bousillé de belles occasions. Je dois me concentrer à garder mon club uni, à m'assurer d'obtenir le même effort tous les soirs et les résultats viendront», expliquait Julien.

Sauf que les défaites qui s'accumulent ouvrent la porte à toutes sortes de rumeurs. Michael Ryder serait sur le marché des échanges. Les Bruins seraient dans la course pour Ilya Kovalchuk. Claude Julien pourrait être congédié en dépit du fait qu'il vient de signer une prolongation de contrat de trois ans avec l'équipe.

«Quand le club perd, c'est normal que ce sujet soit abordé. Il en a surtout été question à la radio, mais Peter (le directeur général Peter Chiarelli) et même les joueurs - Patrice Bergeron en tête - m'ont vite appuyé. Je suis le même coach, avec le même système que l'an dernier. Mais avec ce qui m'est arrivé dans le passé, je sais qu'on ne doit jamais rien tenir pour acquis.»

En ce qui a trait à Kovalchuk, l'entraîneur-chef des Bruins assure être dans la même position que les amateurs.

«Peter et moi nous nous parlons souvent, mais ce sujet n'a encore jamais fait l'objet d'une de nos discussions.»

Des rumeurs soulignent que les Bruins et les Rangers sont impliqués dans le derby Kovalchuk. D'autres informations indiquent que les Kings de Los Angeles seraient les plus en mesure d'offrir aux Thrashers des compensations intéressantes en matière de jeunes joueurs et qu'ils sont aussi les plus aptes à pouvoir le payer tout en respectant le plafond salarial.

Année de contrastes

Si la saison qui s'écoule en est une de défis pour l'entraîneur-chef des Bruins, elle en est aussi une de contrastes avec celle de l'an dernier.

Car l'an dernier, les Bruins marquaient des buts. Beaucoup. Ils ont d'ailleurs terminé au deuxième rang de la LNH avec 270 filets. Dix-neuf de moins que les Red Wings de Detroit.

Tim Thomas effectuait des arrêts au point où il s'est retrouvé avec le trophée Vézina entre les bras. Zdeno Chara confirmait sa domination des dernières années à la ligne bleue avec un premier trophée Norris.

Claude Julien revenait du match des Étoiles où il avait dirigé l'équipe de l'Association Est et il était en voie de soulever le premier trophée Jack Adams de sa carrière, remis à l'entraîneur-chef de l'année dans la LNH.

Cette année, Julien est en proie à des maux de tête.

Le nom de Tim Thomas ne côtoie plus celui des meilleurs gardiens de la LNH et Zdeno Chara, comme le reste des Bruins, est plutôt discret.