Le Canadien a mis le cap sur Boston mercredi après-midi avec neuf défenseurs.

Ils ne jouent pas tous à la ligne bleue en ce moment. Ils ne sont pas tous en santé et ne sont pas tous à l'abri d'un renvoi à Hamilton.

Mais ce sont neuf défenseurs qui convoitent six postes d'ici la fin de la saison.

En l'absence de Jaroslav Spacek et Paul Mara, blessés, Ryan O'Byrne est celui qui a le plus amélioré sa position dans la hiérarchie.

Sa confiance grimpe comme l'action d'Apple et, de son propre aveu, il estime avoir disputé face aux Canucks de Vancouver son meilleur match de la saison.

L'arrière de 6'5 a atteint un sommet cette saison au niveau de son temps d'utilisation (21:48) en plus de mener son équipe au chapitre des mises en échec et des tirs bloqués.

«Ryan a mérité de jouer davantage et d'obtenir plus de responsabilités, a indiqué l'entraîneur. Depuis que Spacek a déclaré forfait à Tampa Bay, j'ai eu l'opportunité de le jumeler à Andrei Markov et il a bien répondu.»

Temps difficiles au plan personnel

L'entraîneur a toutefois tenu à calmer l'enthousiasme de ceux qui voient déjà O'Byrne prendre le rôle que tenait autrefois Mike Komisarek à la droite de Markov.

«Vous sautez rapidement aux conclusions, a reproché Martin aux journalistes.

«Il fait du bon travail, mais laissez-le travailler! Laissez-le se développer de façon à ce qu'il devienne un bon partenaire pour Markov.

«Quatre matchs ne font pas une saison et ne font pas une carrière.»

Jacques Martin ne protège pas seulement le joueur en disant cela, mais également l'individu. Car O'Byrne vit présentement le deuil de sa mère, emportée par le cancer il y a quelques jours à peine.

Une célébration à la mémoire de sa mère aura lieu en Colombie-Britannique durant le congé olympique. D'ici là, O'Byrne veut garder toute sa tête au hockey.

«Je suis allé dans ma famille au début de l'année et à mon retour, je n'ai pas été inséré dans la formation, a raconté le défenseur de 25 ans. C'était difficile.

«Lorsque j'ai eu ma chance de revenir dans l'alignement, je l'ai saisie en me disant que je ne devais plus en ressortir.»

Communication avec Markov

Nul ne sait combien de temps l'expérience durera, mais O'Byrne apprécie pleinement d'évoluer avec le meilleur défenseur de l'équipe.

«Je n'avais pas joué beaucoup avec Markov depuis mon arrivée à Montréal. Vous pouvez penser qu'il ne parle pas vraiment, mais il communique beaucoup sur la patinoire et il suggère souvent d'essayer telle ou telle chose.

«Et pendant que Markie fait les beaux jeux, je m'applique à rendre la vie de mes adversaires plus difficile et à empêcher les deux meilleurs trios adverses de marquer.

«Dans les derniers matchs, j'ai frappé, j'ai bloqué des lancers, et c'est ce que j'ai besoin de faire. Ma robustesse doit installer un petit doute dans la tête des attaquants adverses et nous donner un peu plus d'espace pour travailler.»

Un Gorges plus sérieux

Le voisin de O'Byrne dans le vestiaire est Josh Gorges, celui qui évoluait avec Markov auparavant.

Si Jaroslav Spacek est en mesure de revenir au jeu face aux Bruins de Boston, jeudi soir, c'est avec Hal Gill que Gorges jouera.

On ne pourrait trouver défenseur plus différent de Markov!

«Peu importe avec qui je joue, je ne peux changer mon style car il y a une raison pour laquelle on a atteint la LNH, a soutenu Gorges.

«Un chanteur chante, un danseur danse.»

Si l'entraîneur aime la polyvalence de Gorges, c'est son attitude dont il a fait mention, mercredi.

«Josh a connu une nette amélioration depuis les six premières semaines de la saison, a dit Jacques Martin. Il a fait un engagement beaucoup plus profond envers sa carrière.

«Il est plus appliqué dans son entraînement hors glace et il est plus discipliné.»

Une sieste dangereuse

Nous vous disions que Spacek était susceptible de jouer ce soir à Boston. Une décision sera prise au terme de l'entraînement matinal.

Spacek a été avare de détails quant à la blessure au haut du corps qui l'a ennuyé ces derniers jours alors même qu'il combattait la grippe.

«Je me suis blessé lors de mon dernier match (contre les Panthers en Floride) mais j'ai été en mesure de terminer la rencontre.

«Or le lendemain, j'ai fait une sieste et quand je me suis réveillé, ça n'allait plus. L'air climatisé n'a pas aidé...»