Le Canadien est rentré de Floride après avoir marqué un seul but en deux matchs. Pourtant, c'est encore de Carey Price dont il était question à l'entraînement, jeudi.

L'équipe a épargné à Price de commenter son altercation avec Andrei Markov, la semaine dernière, à la suite de la défaite en prolongation contre les Blues de St. Louis.

Mais le jeune gardien a quand même tenu à désamorcer à sa façon la petite bombe qui faisait tic-tac depuis Tampa. Au terme de l'entraînement de jeudi, il s'est assuré d'enlacer Andrei Markov au vu et au su de tous. Une belle mise en scène pour les caméras.

Markov était un peu mal à l'aise de cette exécution. Mais il l'était encore plus de commenter l'information rapportée par Team 990 selon laquelle Price et lui se seraient apostrophé la semaine dernière.

«Si vous cherchez de mauvaises histoires, vous ne venez pas voir le bon gars, a dit Markov aux journalistes. Vous devriez supporter l'équipe puisque nous avons des difficultés en ce moment.

«Mais tout ce qui se passe dans le vestiaire doit rester dans le vestiaire.»

«Je peux m'engueuler avec ma femme et il n'y aura pas de mal à cela, a imagé le défenseur vedette. Or, notre équipe est comme une famille. On s'aime les uns les autres.

«Maintenant, c'est important de se regrouper et de rester ensemble.»

«On se pousse pour être meilleurs»

Maxim Lapierre a lui aussi comparé ses tiraillements internes à ceux que peut vivre une famille.

«Je ne connais pas deux frères qui n'ont jamais eu de chicane de leur vie, a mentionné Lapierre. Ça ne veut pas dire pour autant qu'il y a des problèmes dans la famille. Ça arrive tout le temps.

«On semble vouloir grossir l'histoire pour vendre le produit, mais dans le fond, il n'y a absolument rien.»

Il n'y a absolument rien là, a ajouté le défenseur Josh Gorges, car cela fait partie du quotidien d'une équipe de hockey.

«Cela arrive souvent que l'on s'interpelle les uns les autres, que l'on se dit: 'Allez, réveille-toi! Bouge-toi un peu!'

«On se pousse parce que l'on veut être meilleurs. Il n'y a rien de mal à cela. Mais quand un média s'empare de cette histoire-là, il lui donne une perspective négative qui donne l'impression qu'il y a des dissensions dans l'équipe.

«On se parle de plus en plus de cette façon à mesure que la saison avance, à mesure que l'on apprend à se connaître au sein de l'équipe», a ajouté Gorges.

Le Sauveur et le bouc émissaire

Le Canadien n'a marqué qu'un but en deux matchs, mais c'est de Price dont il est question.

À forces égales, le Tricolore ne donne en moyenne que 1,76 but à Price, et à peine davantage à Jaroslav Halak (2,12).

Mais ce sont encore les gardiens qui meublent les conversations.

«Depuis qu'il est arrivé ici, Carey n'a cessé d'être sous les feux de la rampe, a rappelé son ami Josh Gorges. Il a été le plus grand gardien de tous les temps, puis le pire. Il a été le Sauveur et le bouc émissaire.

«Ce n'est assurément pas facile, mais je présume que ça vient avec le fait d'être gardien de but à Montréal.

«Est-ce que ça va cesser un jour? J'en doute. Et vous poseriez la question à mes coéquipiers, je pense qu'ils en doutent aussi.»

C'est à se demander si Price pourra un jour faire fi de ces tempêtes dans un verre d'eau. Le Canadien a préféré ne pas l'exposer à d'interminables justifications, jeudi.

Mais avec le gardien de 22 ans, tout devient plus gros.

«Je ne sais pas si un joueur peut s'habituer à cette situation autant que d'arriver à l'endurer, a nuancé Gorges.

«Carey est ici depuis assez longtemps pour être en mesure de gérer les situations ou les commentaires négatifs.

«Est-ce que ça veut dire pour autant que ça ne l'affecte pas? Je ne sais pas, je ne peux parler en son nom, a poursuivi Gorges. Mais ce serait dur pour n'importe quel athlète de ne pas se laisser toucher à un certain moment.»