Avant le match de vendredi, le Tricolore n'avait battu les Devils qu'une seule fois au New Jersey depuis le lock-out, soit en janvier 2008.

On allait s'en rendre compte par la suite: cette victoire-là avait été l'une des plus déterminantes dans la saison de 104 points du Canadien.

Si l'équipe de cette année est loin de pouvoir aspirer à une telle récolte, peut-elle au moins espérer que la victoire de vendredi ait le même effet d'entraînement?

«Ça se pourrait, oui, mais nous n'avons pas le choix de penser un match à la fois à l'heure actuelle, a répondu Tomas Plekanec.

«Cela dit, on peut bâtir sur les belles choses que l'on a vues ce soir, en particulier sur le plan défensif. Ça fait très longtemps que l'on n'avait pas joué aussi bien défensivement.»

Le Canadien n'avait accordé que 18 tirs aux Devils après deux périodes, avant que ceux-ci ne pressent le pas autour de Jaroslav Halak.

Sauf que le gardien slovaque veillait au grain.

«Le plan de match des Devils était d'entrer rapidement dans notre zone et de tirer de n'importe quel angle afin de profiter des retours, a expliqué Halak.

«Heureusement, ils n'en ont pas eu beaucoup!»

Jacques Martin a souligné le travail en troisième période de Halak, qui a fait son effort de guerre pour protéger l'avance des siens.

«Il a su fermer la porte au moment opportun et a réservé ses plus gros arrêts pour la troisième période, a dit Martin.

«Il ne fallait pas donner de vie aux Devils, et Jaro a tenu jusqu'à ce que Michael Cammalleri solidifie notre avance.»

Sur cette séquence derrière le filet de Martin Brodeur, l'échec-avant du Canadien a eu le meilleur.

«Darche a gagné sa bataille en fond de territoire, puis il a eu la présence d'esprit de repérer Andrei Markov qui s'était avancé vers le filet, a décrit Cammalleri.

«Puis, Andrei m'a fait le genre de passe exceptionnel dont il a le secret. Ce sont donc deux jeux superbes qui ont mis la table.»

C'est bon pour le moral!

À l'instar de Scott Gomez, Brian Gionta a joué un match inspiré malgré les huées. Il lui importait peu d'avoir été muté d'un trio à l'autre alors que Jacques Martin cherchait à trouver une façon de générer de l'offensive.

«Ça a été un gros match pour nous, a convenu Gionta. Une telle victoire face à une équipe qui est dans le haut du classement pourrait venir gonfler notre niveau de confiance.»

Quant à Matt D'Agostini, qui avait amorcé le match sur le trio de Tomas Plekanec, il s'est vite retrouvé cloué au banc.

Le jeune attaquant, pour qui il s'agissait d'un 19e match consécutif sans point, a tenté de produire des flammèches autrement lorsqu'il a engagé le combat avec Mark Fraser en début de troisième.

Mal lui en prit car il a subi une sérieuse correction.

Les Devils, eux, viennent de perdre quatre de leurs cinq derniers matchs.

En étant blanchi en deux avantages numériques face au Canadien, ils sont maintenant au c¦ur d'une disette de 0 en 23 sur l'attaque à cinq.

Il est vrai que les Devils étaient privés de plusieurs bons éléments - Elias, Zubrus, Clarkson et Martin - mais cela n'allait pas suffire à apaiser Jacques Lemaire.

«J'espère que les vrais Devils, combatifs et vaillants, vont ressortir samedi soir et travailler comme notre premier trio le fait», a laissé tomber l'entraîneur.