Les joueurs du Canadien ont appris le renvoi de Georges Laraque quelques minutes seulement avant leur entrainement quotidien. Si l'annonce en a surpris quelques-uns, elle est loin d'avoir provoqué remous et désolation dans le vestiaire.

«Quand on regarde tout ce qui est arrivé au cours des dernières semaines, les décisions de le garder à l'écart de la formation, son temps de jeu qui était à la baisse et le reste, on comprend mieux ce qui lui est arrivé ce matin», a lancé Glen Metropolit.

Rejoint par La Presse en matinée, l'ancien entraineur-chef Guy Carbonneau a été surpris par la nouvelle. Mais pas par l'ampleur qu'elle prenait déjà.

«Georges a fait beaucoup parler de lui à Montréal. Le problème, c'est que cela n'a pas toujours été pour les bonnes raisons», a simplement commenté Carbo qui a eu sa part d'ennuis avec l'homme fort la saison dernière.

Solidaires, mais réalistes

«Ce n'est jamais plaisant d'apprendre le départ d'un coéquipier, mais les circonstances sont encore plus particulières qu'une simple transaction. Nous sommes tous peinés pour lui, mais en même temps, nous n'avons rien à voir dans cette décision qui vient de la direction», a convenu Gorges à son retour dans le vestiaire après l'entraînement tumultueux de son équipe.

Questionné plusieurs fois sur la prétention de Bob Gainey à l'effet que Laraque était devenu une source de distraction au sein de l'équipe, Gorges n'a jamais confirmé cette déclaration de son directeur général.

Il ne l'a pas infirmée non plus.

Tous les autres joueurs questionnés sur ce point sont également demeurés évasifs.

Et lorsqu'on a demandé à Gorges si Laraque avait encore du hockey à offrir, le défenseur s'est accordé plusieurs secondes de réflexion.

«Je ne sais pas. Vous me placez dans une situation bien difficile. C'est un coéquipier qui vient de perdre son job. C'est un jour triste. Mais on peut comprendre pourquoi la direction a pris la décision qu'elle a prise.»

Plus expérimenté, Glen Metropolit, qui s'est souvent retrouvé avec Georges Laraque à ses côtés au sein d'un quatrième trio, a été plus direct dans ses commentaires.

«C'est une bonne question que tu me poses là. Dans sa tête, Georges croyait encore qu'il pouvait passer 14 minutes par match sur la patinoire. Est-ce que cela reflète la réalité? Je ne crois pas. Mais en même temps, il avait un rôle difficile à remplir. C'était aussi un très bon gars, toujours souriant, prêt à mettre de l'entrain dans le vestiaire. Mais si la direction a décidé de prendre la décision d'aujourd'hui c'est qu'elle était nécessaire. Et j'espère qu'elle permettra de relancer l'équipe.»

Rôle ingrat

Débarqué à l'aile droite à la place de Georges Laraque, mercredi, Ryan O'Byrne devra prendre les bouchées doubles maintenant que Laraque n'est plus de la formation.

Non seulement devra-t-il peut-être encore évoluer à l'attaque, mais il devra jeter les gants plus souvent.

«Je suis prêt à remplir ce rôle. Comme attaquant toutefois, c'est loin d'être évident. J'étais vraiment perdu lors du match», a convenu O'Byrne avant de venir en aide à Laraque.

«Il a été beaucoup critiqué parce qu'il ne se battait pas assez. Mais les gros joueurs susceptibles de se battre avec lui ne faisaient rien pour le provoquer et les petites pestes comme Avery, à New York, se permettaient toutes sortes de coups vicieux en se disant que Georges ne s'en prendrait jamais à eux parce qu'ils étaient trop petits.»

Georges Laraque a jeté les gants quatre fois cette saison.

Selon le site spécialisé hockeyfights.com, il a remporté des décisions aux dépens de Colton Orr (Toronto) et Riley Côté (Philadelphie), une défaite aux mains de John Erskine (Washington) et un verdict nul face à Eric Boulton (Atlanta).

L'an dernier, Laraque s'est battu à neuf reprises.