«Le timing est terrible, a lâché Georges Laraque. Je m'en vais inaugurer une patinoire à Montréal-Nord, où il y a une grosse communauté haïtienne. Ce ne sera pas le temps de célébrer.»

Le tremblement de terre qui a secoué Haïti mardi a également secoué l'homme fort du Canadien. Les parents de Laraque ont beau avoir immigré au Québec lorsqu'ils avaient 20 ans, plusieurs membres de sa famille éloignée sont toujours à Haïti.

Et les Laraque sont sans nouvelles d'eux.

«Je prie pour que tout le monde soit correct», a mentionné l'attaquant du Tricolore avant de se rendre à Montréal-Nord où, accompagné de quelques coéquipiers et du président Pierre Boivin, le Canadien procédait à l'inauguration d'une patinoire communautaire extérieure.

«Ma famille immédiate est à Montréal, mais j'ai beaucoup de membres de ma famille éloignée qui vivent là-bas. J'ai entre autres des cousins qui sont sans nouvelles de leurs parents.

«Nous ne sommes pas capables de rejoindre personne puisque toutes les lignes sont coupées. C'est le chaos.

«Alors on attend et l'on reste optimiste. On n'a pas le choix.»

Laraque se doute cependant que le séisme aura fait de nombreuses victimes, et il s'est empressé d'offrir ses condoléances aux familles qui pourraient avoir été touchées.

Après les enfants malades, la catastrophe

Laraque, qui est déjà impliqué de plusieurs manières dans la communauté, raconte avoir vécu difficilement la journée de mardi, la visite du Canadien à l'Hôpital Sainte-Justine l'ayant beaucoup remué.

«Nous étions à l'hôpital, hier, en train de visiter des enfants malades, a-t-il dit. Une expérience comme celle-là suffit à me faire réaliser la chance que j'ai de vivre cette vie-là.

«Mais quand tu entends au même moment que des hôpitaux se sont écroulés à Haïti, c'est encore plus dur.»

Laraque, qui parle couramment créole, a visité Haïti à deux reprises lorsqu'il était enfant et dit être resté en contact avec sa culture d'origine.

«J'y suis allé deux fois quand j'étais enfant et je crois que la situation n'était pas aussi pire qu'elle ne l'est aujourd'hui.

«C'est le pays le plus pauvre au monde. Les infrastructures sont en mauvais état. Or, si le Palais National s'est écroulé, on se demande bien ce qui a pu arriver aux maisons.

«Les lendemains de la catastrophe vont aussi être dangereux parce que cela va entraîner plus de chaos encore et cela va rendre les choses encore plus difficiles.

«Ça ne peut pas être sûr lorsque les gens n'ont pas d'endroit où loger.»

En hochant la tête, Laraque a précisé que le fait que sa famille immédiate était à l'abri ne changeait rien à la façon dont il vivait les événements.

«Cela aura un impact sur mes parents, sur ma famille, et donc sur moi aussi, a-t-il rappelé.

«Je prie juste pour que tout le monde ait eu de la chance...»