Ils sont cachottiers, les dirigeants du Canadien! On a en effet attendu la fin de l'après-midi pour annoncer que l'attaquant Andrei Kostitsyn avait subi une opération au genou gauche durant la journée.

Pourtant, lors de son point de presse, hier midi, l'entraîneur Jacques Martin n'en a jamais fait mention, se contentant de dire que les frères Kostitsyn ne seraient pas en uniforme face aux Devils du New Jersey.

Dans un bref communiqué, le Canadien a ensuite annoncé que le numéro 46 serait absent durant une période indéfinie. En fait, il faut prévoir une absence de quatre à six semaines. Andrei Kostitsyn a subi cette blessure le 31 décembre, en Floride, lors d'une collision avec l'arrière Keith Ballard, des Panthers.

Kostitsyn s'était également absenté durant trois matchs après avoir subi une blessure au bas du corps (genou) contre les Blue Jackets de Columbus, le 24 novembre au Centre Bell. À son retour, il a connu ses meilleurs moments en compagnie de Tomas Plekanec et Mike Cammalleri. L'attaquant biélorusse, qui ratera fort probablement le tournoi olympique, totalisait 10 buts et cinq passes en 16 matchs depuis son retour au jeu. De plus, il a inscrit le but de la victoire dans deux matchs consécutifs, le 23 décembre en Caroline et le 26 décembre à Toronto.

En son absence, Tomas Plekanec et Mike Cammalleri ont été blanchis. Heureusement pour la troupe de Jacques Martin, le trio de Scott Gomez, Brian Gionta et Benoît Pouliot a pris la relève. L'éclosion à l'attaque de Pouliot arrive donc à un moment fort propice. D'ailleurs, Pouliot était le centre d'attention, hier matin, au complexe d'entraînement du Canadien à Brossard, où le Canadien a tenu une séance d'entraînement en gymnase.

Pouliot, quatre buts en six matchs

«On voyait dans Benoît Pouliot le potentiel d'un joueur capable d'évoluer dans l'un de nos deux premiers trios. À ce sujet, il faut souligner le bon travail de nos hommes de hockey», a lancé l'entraîneur Jacques Martin, en parlant de son buteur le plus productif avec quatre buts à ses six derniers matchs.

«Mais la réussite ne passe pas uniquement par le talent. Il faut une bonne discipline personnelle. Dans la LNH, la qualité de jeu est tellement élevée que le talent ne suffit pas. Il faut ajouter le travail», a précisé Martin.

Pouliot, 23 ans, est d'accord avec cette affirmation et il a même avoué qu'au début de sa carrière, le travail n'était pas son fort. De fait, son seul talent lui avait permis de naviguer allègrement dans les rangs juniors.

«Les choses vont bien présentement, mais il faut que cela se poursuive. J'ai la chance d'être avec deux excellents compagnons de jeu. Et tant Scott Gomez que Brian Gionta préfèrent entrer en contrôle en zone offensive, alors qu'au Minnesota, on lançait la rondelle en fond de territoire pour ensuite se lancer en poursuite. Ce style de possession me convient mieux», a rappelé Pouliot, qui a marqué seulement neuf buts en 65 matchs avec le Wild.

«Au Minnesota, je n'ai pas eu la grande chance de jouer avec des gars comme Gomez et Gionta. Mais j'ai appris sur le jeu défensif avec Jacques Lemaire. Chez les juniors, cela n'était pas mon point fort; avec Lemaire, je n'avais pas le choix.»

«Je suis certain que cela devait être frustrant pour lui au Minnesota, mais c'est souvent dans l'adversité qu'on apprend le plus de choses, a commenté Jacques Martin. Maintenant, on a hérité d'un joueur plus mûr. On a toujours aimé sa vitesse et sa lecture du jeu. Il lui reste à produire sur une base régulière. Et je ne saute jamais trop rapidement aux conclusions avec un jeune joueur.»

Martin a donné en exemple Matt D'Agostini, un joueur qui a connu une série exceptionnelle à son arrivée avec le Canadien l'an dernier. «D'Agostini doit être plus intense et il doit gagner davantage ses batailles à un contre un», a dit l'entraîneur.