S'agit-il d'une baisse de régime somme toute compréhensible, ou est-ce que le trio de Tomas Plekanec est affecté par l'absence d'Andrei Kostitsyn?

L'attaquant biélorusse, blessé au genou gauche, devrait en principe rater un troisième match consécutif, jeudi, face aux Panthers de la Floride.

Cela n'augure rien de bon puisque l'ailier de 24 ans a raté cinq rencontres cette saison et le Canadien n'a jamais gagné sans lui cette saison.

En son absence, ses compagnons de trio Tomas Plekanec et Michael Cammalleri viennent de connaître deux matchs difficiles.

Certes, il ne faut pas s'attendre à 80 excellents matchs de la part de Plekanec, d'autant plus qu'il est employé à toutes les sauces.

Et Cammalleri, en typique marqueur qu'il est, fonctionne par séquences.

Mais il reste que la blessure d'Andrei, subie le 31 décembre face aux Panthers, ôte du mordant à leur unité.

«Tu dois faire de bons jeux pour battre l'adversaire à un contre un, et lorsque Andrei le fait, un autre opposant se déplace et cela me libère, a expliqué Cammalleri.

«Plus tu fais jouer ensemble des joueurs de haut niveau, plus cela va créer d'offensive, a-t-il ajouté. On n'a qu'à regarder le trio de Dany Heatley (avec Joe Thornton et Patrick Marleau) à San Jose.

«Cela dit, il faut trouver des moyens de produire sans lui.»

L'entraîneur Jacques Martin, lui, ne croit pas déceler de fatigue chez Plekanec et Cammalleri. Et il ne croit pas davantage que l'absence d'Andrei influence la façon dont le trio est couvert par l'adversaire.

«C'est sûr qu'il nous manque un joueur établi au sein de ce trio, mais de la façon dont celui de Scott Gomez, Brian Gionta et Benoit Pouliot performe, c'est quand même plus difficile pour l'adversaire de se concentrer sur un seul trio.»

Sergei sur patins

Les frères Kostitsyn devraient donc rater les retrouvailles avec les Panthers, une équipe que le Tricolore a vaincu 5-4 la veille du Jour de l'An.

«Ils n'ont pas encore pratiqué avec l'équipe, donc je doute fort qu'ils soient de retour jeudi», a indiqué Jacques Martin.

Celui-ci a par ailleurs indiqué que les chances étaient faibles que l'équipe procède au rappel d'un attaquant de Hamilton.

«Pour l'instant nous avons 20 joueurs en santé, a rappelé Martin. Même si certains ont de petits bobos, il faudrait que leur état régresse (pour qu'il y ait un rappel).»

Mercredi, Sergei Kostitsyn a chaussé les patins en compagnie du thérapeute Graham Rynbend afin de tester l'évolution de sa blessure à une cheville. À l'exception de Carey Price, qui s'est amusé à effectuer des lancers au filet, Kostitsyn est le seul à être sauté sur la glace du Complexe Sportif Bell.

Les autres joueurs se sont contentés d'un entraînement en gymnase.

Le CH ne bat pas les meilleurs

Le Tricolore amorce un séjour de quatre matchs à domicile et, selon Jacques Martin, il est crucial de battre les Panthers, une équipe qui le pourchasse au classement.

«C'est important de les empêcher de se rapprocher», a-t-il dit.

Puisqu'il est question du classement, on ne peut pas ignorer le fait que le Canadien, depuis le début de la saison, tend à vaincre les équipes qui lui sont inférieures et à se faire battre par les bonnes équipes.

Seulement sept de ses 21 victoires ont été acquises aux dépens d'équipes qui participeraient aux séries si elles commençaient mercredi.

En revanche, 17 de ses 24 défaites (y compris celles en prolongation) ont été enregistrées face à des équipes qui se qualifieraient aujourd'hui pour les séries.

«Pourtant, la dernière fois que l'on était allé à Washington, on avait joué un gros match pour l'emporter, a rappelé Cammalleri.

«Nous sommes plus que capables d'y arriver. C'est juste que l'on ne joue pas au sommet de nos capacités à l'heure actuelle.»

Selon Jacques Martin, les blessures expliquent en partie le rendement du Tricolore face aux équipes de haut niveau.

«Dans plusieurs de ces matchs, on présentait un alignement amoché, s'est défendu Martin. Andrei Markov et Brian Gionta ont manqué de grosses portions de la saison. C'est un facteur à prendre en considération.

«Avant la blessure d'Andrei Kostitsyn, on pouvait compter sur deux trios menaçants. Sauf que l'absence de joueurs-clés retarde la chimie de notre équipe.»

Ce que l'entraîneur n'est pas en position d'ajouter, c'est que l'absence d'un joueur de soutien qui peut remplacer efficacement un blessé sur les deux premiers trios fait également mal au Canadien.