Patrice Bergeron peut souffler malgré une malencontreuse blessure au pouce droit. Il ne devrait pas rater les Jeux olympiques de Vancouver.

Selon de multiples sources d'information, il devrait rater entre deux et trois semaines, ce qui lui laissera quelques semaines pour retrouver son rythme avec les Bruins de Boston avant la grande aventure olympique.

Mais sa blessure subie lundi contre les Rangers de New York, lorsqu'il a été atteint par un tir de son coéquipier Dennis Wideman, nous rappelle une réalité importante: des blessures surviendront sans doute à des joueurs sélectionnés pour les Jeux d'ici la mi-février. Encore plus en raison du calendrier très chargé en cette année olympique.

Les joueurs ignorés par les dirigeants de la formation canadienne peuvent donc garder espoir. Parmi eux, on songe d'abord à Martin St-Louis, du Lightning de Tampa Bay, à son coéquipier Vincent Lecavalier, à Brad Richards, des Stars de Dallas, ou encore à Ryan Smith, qui vient enfin de revenir au jeu avec les Kings de Los Angeles après une blessure qui a interrompu un début de saison couronné de succès à la gauche d'Anze Kopitar.

En défense, on peut conclure que Jay Bouwmeester sera le premier sur la liste de rappel advenant une blessure à Niedermayer, Pronger, Doughty, Keith, Seabrook, Boyle ou Weber. Il serait en effet étonnant qu'on fasse appel au meilleur compteur chez les défenseurs de la LNH, Mike Green, si l'on se fie aux commentaires du sélectionneur Steve Yzerman le jour où la formation canadienne a été dévoilée. Yzerman avait confié qu'on avait laissé Green de côté parce qu'on ne le trouvait pas assez efficace en défense malgré tout son talent et qu'on préférait attendre de le voir disputer plusieurs matchs sous forte pression en séries éliminatoires d'ici les prochaines années - et noter une amélioration importante dans son jeu en territoire défensif - avant de l'intégrer à l'équipe.

La dynamique est évidemment la même pour les autres formations olympiques et un Alex Kovalev, par exemple, avec des performances relevées depuis quelques matchs, rêve peut-être encore de se trouver une niche avec l'équipe russe. À moins que les dirigeants de la formation russe ne veuillent pas de lui.

Dans le camp des Américains, de nombreux spécialistes se demandent encore comment on a pu ignorer Brian Gionta. Il faudra le considérer si un ailier tombe. Scott Gomez joue de façon beaucoup plus inspirée depuis quelques semaines et il pourra faire un très bon remplaçant au centre. En défense, il semble assez clair que Mike Komisarek a bénéficié d'un traitement de faveur de la part de son patron Brian Burke, qui est aussi le DG de l'équipe olympique. Mais l'épaule de Komisarek semble encore fragile. Un Zach Bogosian, des Thrashers d'Atlanta, sera prêt à prendre la relève.

À suivre...

Un bon tournoi pour Danny Kristo

Danny Kristo, le choix de deuxième ronde (56e au total) du Canadien en 2008 (le CH a cédé son choix de première ronde aux Flames de Calgary pour obtenir Alex Tanguay), a connu un bon Championnat mondial junior avec la formation américaine.

Le petit ailier appartenant aux Fighting Sioux de l'Université North Dakota a obtenu sept points, dont six buts, en cinq matchs, et il a été utilisé à toutes les sauces par l'entraîneur Dean Blais.

J'ai demandé hier à deux recruteurs d'équipes de la LNH d'analyser son jeu lors du tournoi et d'évaluer ses chances de percer dans la Ligue nationale. Les deux hommes ont accepté de livrer leurs impressions à condition de ne pas être cités puisque les équipes de la LNH n'aiment pas voir leurs dépisteurs commenter publiquement les choix des clubs adverses.

Le premier interlocuteur était sur place à Saskatoon. «J'ai assisté à trois matchs des Américains et la grande force de Kristo demeure son coup de patin. Il a amélioré ses habitudes de travail, mais il y a encore des moments où il est moins engagé physiquement. Il n'est pas très créatif, il doit compter sur un bon centre pour lui donner la rondelle. Mais c'est un joueur que je vois un jour dans la Ligue nationale. Pas nécessairement au sein d'un trio offensif, parce qu'il n'a pas de grands instincts à l'attaque, mais il pourra produire néanmoins. Pour un jeune repêché tard en première ronde, c'est un bon choix.»

Le second recruteur n'était pas à Saskatoon, mais il suit Kristo depuis plusieurs années et a regardé quelques matchs des Américains à la télé depuis 10 jours.

«Kristo joue avec confiance. Il ressortait. Il était explosif avec la rondelle. Franchement, il m'a surpris parce que ce n'était pas l'un de mes préférés lors de son année de repêchage. Son petit gabarit ne devrait pas constituer un handicap dans la Ligue nationale. Ça va leur faire un bon joueur. Pas un joueur d'impact, mais un régulier. Si c'est un solide ailier de troisième trio, ils vont être bien contents, mais je crois qu'ils le voient comme un joueur de deuxième trio. Je pense qu'il doit mieux jouer collectivement. On verra ce que ça donnera. Il y a tout de même plusieurs joueurs qui connaissent de bons championnats et qui ne percent pas pour autant.»