Il y avait deux discours chez le Canadien au terme de ce cinquième match de suite sans victoire.

Les rares joueurs venus partager leurs états d'âme ont témoigné de l'urgence de la situation. Tandis que Jacques Martin, s'il est le moindrement inquiet ou exaspéré, l'a très bien caché.

«C'est important de rester regroupé et de se soutenir, peu importe la façon, prêchait Cammalleri.

«On se doit se regarder dans les yeux, sourire les uns aux autres et relâcher la pression.»

Est-ce un moment où la présence d'un capitaine ferait une différence? lui a-t-on demandé.

«Je ne pense pas, a répondu Cammalleri. Jusqu'à maintenant, à chaque fois qu'on a eu à presser certains boutons ou à élever des aspects de notre jeu, on s'en est chargé.

«Il y a plusieurs gars dans ce vestiaire qui ont la confiance nécessaire pour dire ce qui a besoin d'être dit.»

Devant les journalistes, toutefois, c'est autre chose! Ce sont toujours les mêmes, en commençant par Cammalleri et Marc-André Bergeron, qui commentent les défaites...

«On a manqué quelques buts ce soir, mais c'est l'une des premières fois où je nous voyais rater autant autour du filet adverse, a indiqué Bergeron.

«On ne peut pas dire que c'est une histoire qui se répète.»

Parlant d'histoire qui se répète, le Tricolore a enfin maté l'un de ses démons en écopant d'une seule punition.

Encourageant, non?

«Les victoires morales, c'est poche (it sucks)», a lâché Cammalleri.

«Le moral de l'équipe ne m'inquiète pas»

Paul Mara, qui revenait au jeu après une absence de cinq matchs, était lui aussi dépité.

«Ce n'est pas le fun. Demandez aux joueurs, aux entraîneurs, même aux thérapeutes. Il n'y a rien de pire que la défaite.»

Justement : on l'a demandé à Jacques Martin.

«Le moral de l'équipe ne m'inquiète pas, a soutenu l'entraîneur. On a entrepris le match avec plus de passion et plus d'enthousiasme. On a mieux travaillé ce soir que lors des quatre ou cinq derniers matchs.

«On espère ajouter bientôt certains éléments qui vont renforcer notre alignement. Ça va nous permettre de mettre les autres joueurs à la place où ils devraient être.»

Cela vise certainement le jeune Max Pacioretty, qui a été rétrogradé sur le quatrième trio et à qui Martin a reproché un manque d'intensité et d'implication.

Mais Cammalleri, lui, ne croit pas que les joueurs attendent le retour des Markov et Gionta pour que l'atmosphère change.

«Ce n'est pas ce que je sens au sein de l'équipe, a-t-il répondu. On a déjà eu du succès avec une formation encore plus éclopée qu'à l'heure actuelle.

«Il s'agit de se regarder dans le miroir.»

Mara est revenu plus vite que prévu  

Lorsqu'on a demandé à Paul Mara comment se portait son épaule à l'issue de son retour au jeu, ses yeux ont emballé le mot «good» avec une couche de mensonge.

«Disons que je suis revenu plus tôt que je l'aurais imaginé. Il y a des joueurs qui sont aux prises avec des blessures.

«Et même parmi ceux qui jouent, il y en a plusieurs qui jouent en dépit de divers malaises.»

Jacques Martin, qui a des raisons d'être mécontent du jeu de Mara depuis le début de la saison, a jugé que son défenseur était prêt à retourner au front, jeudi.

«Sa blessure est derrière lui. Il s'est senti mieux hier, il se croyait en mesure de jouer aujourd'hui et il a disputé un bon match pour nous.»