Guillaume Latendresse appréhendait son retour à Montréal. Il avait raison. Car s'il a vite tourné la page sur ses années avec le Canadien, ses anciens partisans en ont fait tout autant à son endroit. Hué dès la présentation des joueurs, Latendresse l'a été tout le match durant.

«Si les partisans sont capables de huer leurs propres joueurs, c'est bien évident qu'ils sont capables de huer les anciens. Mais ça me laisse indifférent. Tout ce que je voulais, ce soir, c'était battre le Canadien à Montréal», a lancé Latendresse.

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Soulagé et épuisé, l'ancien du Tricolore a convenu que la journée avait été longue et difficile. «Je crois que je viens de disputer mon match le plus difficile en carrière. C'était plus dur émotivement que ma toute première partie dans la LNH. À part les dix dernières minutes en deuxième, je n'étais pas là du tout. Je suis vraiment content que ce match soit passé. Et je suis surtout content d'être dans l'autre association. Je n'aurai donc pas à vivre ça trop souvent», a dit Latendresse, qui a terminé sa soirée de travail avec cinq mises en échec, un tir bloqué et un tir qui a raté la cible.

«J'aurais voulu faire mieux, mais on a gagné. C'est tout ce qui compte», a-t-il ajouté.

Quand on lui a demandé si un but aurait pu transformer les huées en Gui ! Gui ! Gui ! Latendresse s'est contenté de sourire.

À défaut de ces encouragements du passé, Latendresse a plutôt dû composer avec les envolées des partisans qui ont chanté le nom de sa compagne, Annie Villeneuve. «Je n'ai rien à dire à ces gens-là. Ce sont eux qui rendent la vie si difficile aux joueurs qui évoluent ici.»

Match bien ordinaire

Si le Wild a infligé une cinquième défaite de suite au Canadien, il n'a pas disputé un grand match. «Nous étions à Vancouver il y a cinq jours et on joue tous les deux soirs. La prise de décisions est souvent ce qui fait défaut en premier lorsque la fatigue s'installe, et c'était évident ce soir», a analysé Todd Richards, l'entraîneur-chef du Wild.

De fait, le Canadien a été la meilleure équipe jeudi. Les Montréalais ont forcé le Wild à commettre plusieurs revirements et s'ils ont obtenu 31 tirs, ils ont bousillé quelques-unes de leurs meilleures occasions en ratant des tirs décochés de la zone payante.

Dommage!

Pendant que ses coéquipiers bousillaient des occasions à une extrémité de la patinoire, Carey Price a connu une autre soirée bien ordinaire à l'autre bout. Il s'est fait surprendre par Robbie Earl sur le deuxième tir du Wild à 2:51 en première période. Un tir anodin qui a traversé l'armure du gardien on ne sait trop comment...

Heureusement pour Price, Andrei Kostitsyn a ensuite nivelé les chances en déjouant habilement le gardien Niklas Backstrom. Il a logé un tir du revers dans la lucarne au-dessus de l'épaule gauche du gardien. Un jeu superbe qui a permis à Kostitsyn de marquer son 9e de la saison et d'atteindre le plateau des 20 points.

Mikko Koivu, en attaque massive, et Cal Clutterbuck, ont marqué les deux autres buts du Wild, qui a couché à Ottawa où il affrontera les Sénateurs demain.

Clutterbuck a aussi asséné 10 des 26 mises en échec du Wild.

Attention derrière

C'est la deuxième fois cette saison que le Canadien perd cinq matchs de suite. Contrairement à cette première série en début de saison, le Tricolore a réussi à récolter un point à Atlanta samedi. C'est peu. Conséquence de ces défaites qui s'accumulent, il glisse au 11e rang dans l'Est, sur un pied d'égalité avec les Rangers et les Islanders, qui ont toutefois joué deux matchs et un match de moins que le Tricolore.

Philadelphie a un point de recul avec trois matchs joués en moins, alors que Tampa et Toronto accusent un recul de deux points avec trois et deux parties de plus à disputer que le Tricolore.

«Il n'y a pas si longtemps, on pouvait regarder en avant dans le classement. On doit maintenant être préoccupés par ce qui se passe derrière», a souligné avec justesse le défenseur Marc-André Bergeron.