«Vous allez pouvoir dire que je suis un entraîneur spécialiste de la défensive!» a lâché Jacques Martin avant même qu'une question lui soit posée après le match.

En effet, dans un contexte gagnant, il y a de quoi rire du fait que le Canadien et les Flyers n'aient généré à eux deux que 28 lancers.

«Ça n'a pas été le match le plus excitant que j'aie joué dans ma carrière», a convenu Marc-André Bergeron, auteur du but d'assurance.

«Quand les lancers sont 15-13, on ne peut pas parler d'un festival offensif!»

Si le Canadien a été si frugal, croit Jaroslav Spacek, c'est qu'il a appris sa leçon de la défaite face aux Sabres de Buffalo, jeudi dernier.

«Nos défenseurs ont reçu l'aide des attaquants en repli, a noté le défenseur tchèque. On a refermé les espaces pour empêcher l'adversaire de prendre son rythme. On avait donné tellement de surnombres à Buffalo...

«Mais ça a été un match tactique et une bataille de zones, a poursuivi Spacek. Ce genre de rencontre est exigeante mentalement car un seul but peut changer le cours du match.»

Les héros défensifs

C'est assez révélateur que Roman Hamrlik ait été choisi la première étoile, non pas tant en raison de ses deux mentions d'aide que de ses dix lancers bloqués.

«On a commencé lentement avant de se replacer ensuite», a souligné Hal Gill, qui a lui aussi disputé un bon match.

«On peut faire mieux, c'est sûr. Mais au moins, si tu es pour récolter peu de lancers, aussi bien t'arranger pour réduire l'adversaire au silence, et c'est pas mal ce que nous avons fait.

«Price a été à la bonne place au bon moment lorsqu'on a eu besoin de lui. Mais de façon générale, on a récolté cette victoire-là à la pelle et à la pioche.»

De la polyvalence

Maxim Lapierre a réussi la plus belle pièce de jeu du côté du Canadien en esquivant un défenseur qui plongeait vers lui. Sa feinte lui a permis de bien alimenter Mike Cammalleri, qui a marqué son 16e but.

«Je crois que c'est une erreur et que Maxim voulait tirer sur ce jeu, a rigolé Spacek. Sérieusement, c'est un jeu pour les bulletins de nouvelles.»

«Maxim nous a donné un bon match, a renchéri Jacques Martin. Il a commencé au centre et s'est retrouvé à l'aile sur le trio de Scott Gomez par la suite.»

Pourtant, Lapierre a joué moins de huit minutes (7:58).

Marc-André Bergeron en est un autre dont le rôle a changé en cours de partie. Il a amorcé la rencontre à l'aile sur le quatrième trio, mais a été ramené à la ligne bleue lorsque Paul Mara a quitté la rencontre en raison d'une blessure au haut du corps.

«Ça a pris une présence ou deux pour m'ajuster», a raconté Bergeron, que son entraîneur a comparé Mark Streit après le match.

L'infériorité numérique s'illustre

Jacques Martin a également vanté le travail des unités spéciales. Non seulement Bergeron a-t-il marqué avec l'avantage d'un homme, mais le Tricolore a aussi excellé en infériorité numérique.

Même qu'il n'a donné aucun but à ses 15 derniers désavantages.

«On a fait du progrès à court d'un homme, a admis Martin. Ça a commencé avec le rappel de Ryan White et de Tom Pyatt. Puis, Tomas Plekanec et Travis Moen ont fait du gros travail et se sont révélés un bon tandem.

«Les retours de Scott Gomez et Hal Gill, en plus de l'efficacité de Sergei Kostitsyn, sont d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte.

«Ça ne fait aucun doute qu'on est plus efficaces.»