Les célébrations c'est bien beau, mais les Bruins de Boston sont beaucoup plus préoccupés par le match qui les suivra et par l'autre qui les attend demain, à Boston, que par les 100 ans du Canadien.

«C'est évident que c'est un grand moment et que ce sera intéressant de prendre part à ce match, mais la partie sera retardée de près d'une heure et pendant que nous attendrons ici, les Maple Leafs de Toronto se reposeront à Boston en vue du match que nous avons contre eux demain à 19h. J'espère simplement que la partie ne se rendra pas en fusillade ce soir», a indiqué Claude Julien.

Si l'entraîneur-chef des Bruins demeurait pragmatique face aux 100 ans du Canadien, l'ancien coach du Canadien comprenait l'importance de la journée d'aujourd'hui.

«Je serai toujours reconnaissant au Canadien de m'avoir donné ma première chance dans la LNH. J'ai dirigé cette équipe avec une grande fierté et je garde d'excellents souvenirs. Ce sera très spécial de voir ce que le Canadien réserve comme cérémonie», a ajouté celui qui a remplacé Michel Therrien à la barre et qui a été remplacé par le duo composé de Bob Gainey et de Guy Carbonneau.

«Mais il ne faut pas se laisser endormir par les cérémonies. On sait que le Canadien vient d'en perdre deux de suite et que les joueurs vont sortir avec force en raison des revers et des circonstances spéciales de ce soir. J'aimerais que nos joueurs abordent ce match comme une partie cruciale. Nous avons du succès dernièrement - six victoires à ses sept derniers matchs et une défaite en temps réglementaire en 13 parties - mais le classement est très serré et des équipes ont des matchs en mains sur nous. On ne peut se permettre donc de gaspiller des points», a ajouté l'entraîneur-chef des Bruins.

Si les statistiques des deux équipes sont loin de favoriser le Canadien à quelques heures de ce match historique, une petite mousse les chances du Tricolore.

Laquelle?

Le Canadien disputera ce soir son 14e match à domicile un vendredi soir. Et il n'a jamais perdu ayant remporté neuf victoires et fait match nul à quatre reprises.

On se console comme on peut...

Bégin, Recchi, Ryder

Outre Claude Julien, qui était à Montréal lors du retrait du chandail de Patrick Roy et lors du dévoilement de l'anneau d'honneur qui ceinture le Centre Bell tout en haut des derniers sièges, trois joueurs des Bruins ont des liens directs avec le Canadien : Steve Bégin, Mark Recchi et Michael Ryder.

Un quatrième, Patrice Bergeron entretien des liens indirects avec l'ennemi de Montréal.

«Ayant grandi à Québec, c'est évident que le Canadien a toujours fait partie de ma vie. Cette équipe demeure la plus prestigieuse de l'histoire de la LNH et je serai certainement impressionné par ce que nous verrons ce soir», a mentionné le jeune Québécois dont le nom circule de plus en plus comme candidat possible à l'équipe canadienne qui se présentera aux Jeux olympiques de Vancouver.

«Je ne suis au courant de rien dans ce dossier. On m'a dit que Steve Yzerman - directeur général de la sélection canadienne - était à notre dernier match, mais je ne lui ai pas parlé. Ce serait bien sûr un grand honneur que d'être des JO ou simplement d'être considéré, mais pour l'instant, toute mon attention est concentrée sur les succès des Bruins», a commenté Bergeron qui domine son équipe avec une récolte de 21 points (8 buts) en 28 matchs.

Mark Recchi, qui a défendu les couleurs du Canadien entre 1994 et 1999, était heureux d'être à Montréal pour le match de ce soir.

«C'est certainement spécial pour moi de prendre part à ce match historique. Le Canadien occupe une grande place dans ma carrière. J'y ai connu de très bonnes saisons et j'espère avoir la chance de pouvoir goûter un peu aux cérémonies. Mais j'espère surtout que nous pourrons sortir d'ici gagnants.»

Mark Recchi a marqué 120 buts et amassé 322 points en carrière avec le Canadien...

Steve Bégin semblait le plus inquiet du groupe des anciens du Canadien.

«C'est mon premier match à Montréal en tant qu'ennemi et c'est certainement un peu spécial», a lancé Bégin qui craignait être hué par ses anciens partisans.

«J'ai tourné la page et je suis prêt à jouer le match de ce soir de la façon dont j'ai toujours joué. J'ai réussi à mettre la main sur une dizaine de billets parce que j'avais beaucoup de gens de ma famille et d'amis qui voulaient être de la rencontre. Ça coûte cher, même s'ils seront bien haut perchés, mais c'est un match que personne ne veut manquer», a assuré Bégin qui revendique deux buts et neuf points cette saison à Boston.