Le Canadien a 100 ans vendredi. Mais il ne serait pas rendu à cet âge vénérable s'il avait toujours joué comme il l'a fait jeudi à Buffalo.

On savait que Jaroslav Halak serait rouillé. On savait que son vis-à-vis Ryan Miller n'allait pas donner grand-chose. Mais on ne se doutait pas que le Canadien pouvait jouer aussi mal qu'il ne l'avait fait deux jours plus tôt face aux Maple Leafs de Toronto.

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C'est simple : 40 minutes de mauvais hockey ont conduit le Canadien tout droit vers une défaite de 6-2.

«C'est trop facile de jouer contre nous en ce moment», a déploré Josh Gorges, qui a presque rendu les choses intéressantes en troisième quand il a réduit l'écart à deux buts.

«Ce n'est pas comme si nous étions en première place et que l'on pouvait se permettre de relaxer. On se bat en ce moment pour remonter au classement.

«Or, on a entrepris le match de façon hésitante, on a regardé les Sabres jouer et ça nous a tués.»

Le sursaut d'énergie du Canadien en troisième ne saurait excuser la triste démonstration des deux premiers tiers, au cours desquels il s'est creusé un déficit de quatre buts.

Après deux performances désolantes de suite, on voit mal comment le CH pourra avoir l'esprit à la fête, vendredi soir, alors qu'il accueille les Bruins de Boston pour le match du Centenaire.

«Ce n'est pas que le moment soit mal choisi, a répondu Jacques Martin. Mais les joueurs ne doivent pas se chercher d'excuses. Ils sont payés pour faire le travail. C'est à eux de le faire.»

Le blâme aux attaquants

Il faut commencer par la première période car c'est là que le match s'est perdu.

Un cauchemar.

Les Sabres ont marqué trois buts sur 15 lancers face à un Jaroslav Halak qui, en plus d'être laissé à lui-même, n'a pas aidé sa cause en se battant constamment avec la rondelle.

«Je n'avais pas joué depuis plus de trois semaines et je ne me sentais pas à mon mieux, a expliqué Halak. Ça a paru sur les retours de lancers et sur autre chose aussi.»

Mais Jacques Martin, lui, n'allait pas flanquer le bonnet d'âne à son gardien.

«Halak n'a pas reçu d'aide, a indiqué l'entraîneur. La plupart des buts sont survenus sur des deuxièmes ou troisièmes chances.

«Et je ne peux pas blâmer les défenseurs autant que nos attaquants. Ceux-ci n'ont pas fait le travail le long des bandes ou encore pour éviter qu'il y ait des surnombres.

«Si nos attaquants veulent tricher, s'ils veulent sortir de la zone avant la rondelle, on va se faire battre.»

Devant Halak, ses coéquipiers étaient souvent immobiles et oubliaient de regarder où se positionnait l'ennemi.

C'est ce qui s'est produit lorsque Jason Pominville a doublé l'avance des Sabres, moins de quatre minutes plus tard. Il s'est amené hors l'aile pour récupérer - lui aussi - un retour.

C'était la cinquième fois en six matchs que le Canadien accordait les deux premiers buts à l'équipe adverse.

À 4-0 c'était fini

Vous pensez que le temps d'arrêt demandé par Jacques Martin après sept minutes dans la rencontre ait pu changer quelque chose?

Euh, non.

Une magnifique passe transversale de Pominville à Derek Roy a augmenté l'avance des Sabres à 3-0. Ça fermait presque les livres.

Une bonne petite savonnette entre la première et la deuxième pouvait-elle relancer le Canadien?

Re-non.

Les ennuis ont continué dans la période médiane! Paul Mara et Marc-André Bergeron ont cafouillé avec le disque dans leur zone, Thomas Vanek a tiré et son pote Tim Kennedy s'est chargé du retour.

Le Canadien avait besoin de ça comme d'un coup de fer-7 au visage. Surtout que les Sabres ont maintenant remporté les 10 matchs qu'ils menaient après deux périodes.

Toujours en surnombre

Les hommes de Jacques Martin se sont inscrits au pointage à la 17e minute de la deuxième quand Scott Gomez a converti une descente à deux contre un avec Sergei Kostitsyn. C'était la première chance de marquer du Tricolore dans l'engagement!

C'était aussi le premier but de Gomez depuis le 22 octobre...

En troisième, les choses se sont temporairement replacées. Mais après le but de Gorges, des filets d'Andrej Sekera et Mike Grier se sont chargés de redonner au pointage une illustration plus juste de la rencontre.

«J'avais l'impression qu'il y avait toujours six joueurs des Sabres sur la glace, a ironisé Halak. Mais je dois avoir tort puisque les arbitres n'ont rien signalé...»