Georges Laraque s'est ravisé. Trois jours après avoir plaidé son innocence en marge du coup de genou qui a blessé sérieusement le défenseur Niklas Kronwall, geste qui lui a valu cinq matchs de suspension, Laraque reconnaît ses torts.

«Je méritais une suspension», a confessé Laraque après l'entraînement du Canadien ce midi.

Laraque a aussi fait amende honorable en marge de la plaidoirie qu'il a livrée après la rencontre alors qu'il prétendait ne jamais avoir sorti la jambe en direction du défenseur des Red Wings.

«Lorsque je vous ai parlé dans le vestiaire, je n'avais pas encore vu la reprise. J'étais convaincu d'avoir gardé ma position comme je l'ai dit. Les reprises confirment le contraire. Lorsque j'ai parlé avec Colin Campbell (préfet de discipline de la LNH) hier (lundi) je lui ai dit que j'étais bien conscient que je méritais une suspension pour mon geste. Mais je me suis défendu en insistant sur le fait que ce n'était pas prématuré. Je sors la jambe, c'est clair. Mais ce n'est pas un coup de genou. C'était une jambette comme il s'en donne souvent. J'aurais pu me blesser aussi, mais le fait que je sois plus gros m'a aidé. Je ne suis pas un joueur salaud. Je suis vraiment désolé de l'avoir blessé et j'espère qu'il se remettra le plus vite possible», a défilé un Laraque presque repentant.

Mais lorsqu'on lui a demandé s'il considérait que les cinq matchs retenus contre lui étaient trop lourds Laraque s'est vite redressé.

«Je suis bien prêt à vivre avec ces cinq matchs. Je dois les accepter. Mais si c'est moi qui avais été victime d'un coup semblable, est-ce que la Ligue aurait été aussi sévère», a lancé le gros Georges en guise de contre-attaque.

«Le geste de Georges méritait une suspension. Tous les coups qui mettent la sécurité de nos joueurs doivent être bannis. Nous voulons que les bons joueurs de hockey soient sur la glace et non à l'infirmerie. Mais est-ce que la suspension est juste? Je ne sais pas. Et si on se perd en comparant un coup ici et une sanction là, on n'arrivera jamais à une forme parfaite de justice», a ajouté Bob Gainey qui ne croit pas que la durée des suspensions imposées soit directement reliée à la durée de l'absence des joueurs blessés.

«Je le répète, je méritais une suspension. Mais j'aimerais maintenant que la Ligue se serve de la sanction qu'elle a retenue contre moi comme balise. Qu'on impose la même sanction à tous les joueurs qui seront responsables d'un coup comme le mien. Peu importe son nom, peu importe ses statistiques. Alex Ovechkin a fait la même chose le printemps dernier contre Sergei Gonchar. Qu'est-ce qu'il a eu? Rien! C'est ça que je veux dire. Il ne peut y avoir de politique du deux poids deux mesures», a conclu Laraque.

Sans compter que des coups à la tête comme l'assaut dont s'est rendu coupable le capitaine des Flyers de Philadelphie, Mike Richards, à l'endroit de David Booth, des Panthers de la Floride, n'a pas même entrainé de sanction.

Assommé au centre de la patinoire le 24 octobre dernier, Booth n'est toujours pas revenu au jeu avec les Panthers.