Guy Carbonneau, qui a souvent défendu Guillaume Latendresse auprès du directeur général Bob Gainey lorsqu'il était l'entraîneur du Canadien, n'est pas surpris outre mesure de son départ de Montréal.

«Il était dans une situation dont il ne pouvait se sortir, a commenté l'ancien coach. Il aurait fallu qu'il marque dix buts en dix matchs, non seulement pour qu'il prenne confiance en lui, mais pour que l'organisation en ait plus envers lui aussi.»

L'utilisation que faisait le Canadien de Latendresse était aussi liée au type de joueurs qui l'entouraient. Et en présence de nombreux attaquants de petits gabarits, on s'attendait à ce que Latendresse pratique un jeu robuste qui n'est pas nécessairement le sien.

«La mise en échec qu'il a donnée à Rob DiMaio il y a quelques années (NDLR: elle avait mis fin à sa carrière) l'a vraiment affecté, croit Carbo.

«Ça ne fait aucun doute dans ma tête que Guillaume y pense à chaque fois qu'il frappe un gars.

«Mais même si Guillaume avait donné dix mises en échec au cours d'un match, s'il n'avait pas marqué, il s'en serait trouvé pour dire 'c'est bien les dix mises en échec, mais tu n'as pas scoré'.»

Le Wild lui donnera toutes les chances

Toutefois, affirme Carbo, Latendresse n'est pas blanc comme neige quand vient le temps d'expliquer ses résultats mitigés à Montréal.

Selon lui, les choses avaient été faciles pour Latendresse dans le junior et il aurait eu intérêt à travailler davantage pour transposer ces succès au niveau de la Ligue nationale.

«J'aimais le style de Guillaume Latendresse, je trouve qu'il avait des mains extraordinaires autour du filet adverse, mais je ne peux pas lui ôter tous les torts, a précisé Carbo.

«Il n'a jamais pris les bouchées doubles ou triples comme d'autres joueurs le font. Il doit y mettre le travail.

«Parfois, il faut tomber plus bas avant de se relever et il faut espérer pour lui que cet échange sera un signal d'alarme.

«Il va arriver dans une nouvelle organisation qui lui donnera toutes les chances de se faire valoir. Il aura plusieurs matchs pour faire sa place. Ce sera à lui d'en profiter.»

Lapierre est ébranlé

Si Guy Carbonneau ne tombait des nues de l'échange de Latendresse, Maxim Lapierre, lui, a été ébranlé lorsqu'il a appris le départ de son coéquipier et ami.

«C'est un dur coup pour Guillaume et pour moi aussi, a avoué Lapierre.

C'était mon meilleur chum. Je le considérais étiqueté Canadien de Montréal pour l'ensemble de sa carrière.

«On est des gars de la place, on a à coeur le succès de l'équipe. Il faut croire que cela fait partie de la réalité du hockey.

«Je trouve ça très plate, mais qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse...»

Avec la collaboration de François Gagnon