Georges Laraque a perdu des «amis» samedi au Centre Bell où le Canadien a perdu 3-2 en fusillade aux mains des Red Wings de Detroit. Il s'agissait de la première défaite du Canadien en surtemps cette saison après huit victoires consécutives en prolongation (quatre) et en fusillade (quatre).

Georges Laraque était au banc du Canadien lorsque les magiciens Pavel Datsyuk et Henrik Zetterberg ont fait la différence en fusillade.

Laraque était toutefois au banc des pénalités lorsque les Red Wings ont marqué deux buts en 121 secondes en milieu de première période pour prendre le contrôle de la rencontre.

Il a écopé six minutes de pénalités sur la même séquence de jeu: quatre minutes pour avoir porté son bâton au visage d'un adversaire et deux minutes supplémentaires pour avoir donné du genou à Niklas Kronwall au centre de la patinoire.

Un geste qui a envoyé l'excellent défenseur des Wings au vestiaire pour le reste du match (NDLR: Il devrait être absent de quatre à huit semaines). Un geste qui pourrait coûter une suspension à Laraque qui aurait facilement pu écoper une pénalité majeure et une expulsion du match.

Ce que Laraque contestait avec véhémence après la défaite.

«Pourquoi je serais suspendu? Les arbitres m'ont puni pour avoir fait trébucher. Je ne suis pas un joueur salaud. Je patinais avec les jambes larges, mais j'ai gardé ma position, je n'ai jamais fait de geste en sa direction avant la collision», plaidait Laraque.

Dans le camp adverse, Mike Babcock proposait une version bien différente. «Ce genre de jeu ne devrait jamais survenir au hockey. Il (Laraque) a sorti la jambe et c'est inexcusable. Nous venons de perdre un de nos meilleurs défenseurs pour longtemps. J'espère que les dirigeants de la LNH regarderont le coup.»

Dans le vestiaire après le match, le nom de Laracque n'a jamais été mentionné, mais tous les joueurs, comme leur entraîneur, imputaient à l'indiscipline la défaite qu'il venait d'encaisser.

Si Jacques Martin s'est bien gardé de spéculer sur une éventuelle suspension imposée à son homme-fort, l'entraîneur-chef du Canadien y est allé d'une sanction hâtive alors qu'il a limité son temps d'utilisation - quatre présences totalisant 2:44 - en plus de le pointer du doigt pour la défaite.

Travis Moen et Ryan O'Byrne ont aussi écopé de pénalité en première période. Le Canadien a donc disputé 8:24 des 20 premières minutes à court d'un homme et 3:01 à trois contre cinq.

Témoin de l'incapacité de son équipe de percer la muraille des Wings en deuxième période, Jacques Martin a modifié ses trios. Il a regroupé Mike Cammalleri, Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn pour amorcer le dernier tiers.

Martin a eu la main heureuse. Cammalleri a marqué neuf secondes seulement après le début de l'engagement. Il a nivelé les chances à la mi-période avec son 11e but de la saison et 20e point. Andrei Kostitsyn a participé aux deux buts.

«On a démontré beaucoup de caractère pour venir chercher un point, a dit Martin. Mais c'est quand même décevant, parce qu'à cinq contre cinq, nous les avons vraiment dominés.»