On nous disait d'attendre une vingtaine de matchs avant d'évaluer cette équipe dirigée par un nouvel entraîneur, Jacques Martin, qui comptait plusieurs nouveaux venus au sein de sa formation.

Or, nous voilà à la croisée des chemins. Et, après 20 matchs, cette formation concoctée par Bob Gainey au cours de l'été n'impressionne guère avec cette fiche de 9-11-0 qui lui vaut le 12e rang de l'Association de l'Est.

On dira que la direction de l'équipe a regroupé un véritable premier trio avec Brian Gionta, Scott Gomez et Mike Cammalleri. Mais on aimerait apporter un bémol à cette affirmation puisque la production doit être proportionnelle à la rémunération d'un joueur.

Or, si Gionta et Cammalleri, tous deux à égalité au 28e rang des buteurs du circuit avec huit filets chacun, produisent comme des joueurs de 5 millions, on ne peut pas dire que Gomez offre un rendement à la hauteur d'un joueur qui touche 8 millions. Gomez vient en effet au 107e rang des marqueurs de la LNH, à égalité avec un certain Robert Lang!

De fait, le meilleur joueur de centre du Canadien depuis le début de la saison a certes été Tomas Plekanec, le meilleur marqueur de l'équipe. C'est tout un exploit si l'on considère qu'il n'a jamais eu des ailiers réguliers et encore moins productifs.

On ajoutera même que Glen Metropolit, en jouant six matchs de moins, totalise seulement un petit point de moins que Gomez. En résumé, Gomez doit produire davantage pour aider cette équipe anémique en attaque.

La situation des gardiens

Dans l'entourage du Canadien, la question des gardiens de but préoccupe les amateurs. C'est le cas depuis Gerry McNeil et Jacques Plante en passant par Ken Dryden et Michel Larocque et ainsi de suite.

Mais, même si on aimerait toujours en avoir davantage, Carey Price et Jaroslav Halak ne représentent pas vraiment la raison pour laquelle cette équipe n'est pas sur la bonne voie pour obtenir une invitation aux séries de fin de saison.

Évidemment, en l'absence d'Andrei Markov, la brigade défensive n'est pas productive en attaque. Les arrières du Canadien totalisent 10 buts depuis le début de la saison. Mais Roman Hamrlik (4 buts) et Marc-André Bergeron (3 buts) sont les deux seuls à être menaçants sur une base régulière.

Mais on nous avait promis une défense plus imposante pour protéger les gardiens. Or, les deux gros arrières, Paul Mara (-7) et Hal Gill (-3) ont connu leur part de problèmes en début de saison même si Mara semble vouloir retrouver son aplomb depuis un certain temps.

Finalement, le constat fait il y a quelques semaines sur la faiblesse de l'équipe sur les ailes se confirme de match en match. Il suffit de regarder l'entraîneur travailler pour réaliser cette carence.

Jacques Martin tente en effet toutes sortes d'expériences sur les ailes. Il a muté Maxim Lapierre à cette position, il a promené Andrei Kostitsyn et Guillaume Latendresse d'un trio à l'autre dans l'espoir de leur trouver une niche confortable, il a rappelé les jeunes Ryan White et Tom Pyatt des ligues mineures. Et il a envoyé à l'occasion Metropolit et Chipchura sur l'aile.

Or, en excluant Gionta et Cammalleri, les deux ailiers du premier trio ainsi que les centres réguliers, Gomez, Plekanec et Metropolit, les autres attaquants du Canadien ont un rendement cumulatif de 10 buts et 16 passes avec une fiche de moins 39!

Et j'ai nommé Travis Moen (4-3=7 et -2), Andrei Kostitsyn (1-4=5 et -4), Maxim Lapierre (1-4=5 et -6), Guillaume Latendresse (2-1=3 et -4), Max Pacioretty (1-2=3 et -3), Matt D'Agostini (1-0=1 et -2), Ryan White (0-1=1 et -1), Georges Laraque (0-1=1 et -4), Gregory Stewart (0-0=0 et -2), Kyle Chipchura (0-0=0 et -8), Taylor Pyatt (0-0=0 et -3).

Avec un tel groupe, Jacques Martin n'a pas fini de brasser ses cartes dans l'espoir d'obtenir une main gagnante.