La LNH a eu plus de veine que la Ligue de hockey junior majeur du Québec face à la grippe A(H1N1). Aucun match de la Ligue nationale n'a été remis jusqu'à maintenant même si plusieurs joueurs en ont été atteints, tandis que sept matchs ont été remis dans la LHJMQ, ceux des Cataractes de Shawinigan, des Wildcats de Moncton et du Rocket de l'île du Prince-Edouard.

Mais on ne prend pas de risques avec la grippe A(H1N1) dans la LHJMQ. «Dès qu'il y a deux cas confirmés dans une équipe, on organise une téléconférence avec le médecin de l'équipe, le médecin de la ligue, M. Courteau (Gilles, le commissaire de la ligue) et moi-même, a dit hier le vice-président hockey de la LHJMQ, Marcel Patenaude. Les joueurs qui présentent des symptômes sont mis en quarantaine, et si on juge qu'il y a un risque de transmission, on annule les matchs. Chaque cas est évalué. Un joueur des Foreurs de Val-d'Or souffrait de la grippe A(H1N1) et d'autres présentaient des symptômes, mais on n'a pas reporté la rencontre; le joueur malade a été mis en quarantaine et on s'est rendu compte que les autres avaient la grippe saisonnière. On suit la situation de près. Les équipes voyagent beaucoup en autocar, alors on est très prudents en ce qui concerne la santé des jeunes.»

 

Le gardien de l'Avalanche du Colorado, Peter Budaj, a été l'un des premiers cas déclarés dans la LNH. Il a été mis en quarantaine et a raté quelques rencontres; il est revenu au jeu. Quintin Laing, des Capitals de Washington; Ladislav Smid, des Oilers d'Edmonton; David Krejci, des Bruins de Boston; Steve Bernier, des Canucks de Vancouver, et maintenant Kyle Okposo, des Islanders de New York, ont tous subi ou subissent les effets de la grippe A(H1N1).

La LNH suit le dossier de près mais, contrairement à la LHJMQ, n'a pas établi de protocole et laisse chaque équipe gérer la situation. «Nous n'avons rien de défini quant à l'annulation des matchs, a expliqué hier le vice-président aux relations avec les médias de la LNH, Frank Brown, dans un échange de courriels. Il faudrait mesurer le risque que comporterait le fait de se présenter sur la glace avec trop peu de joueurs.»

Le Canadien n'a pas de protocole non plus, même si l'équipe assure que rien n'est laissé au hasard. «Il n'en a même pas été question ici parce que nous ne sommes pas confrontés à une telle situation, a expliqué hier le vice-président aux communications du CH, Donald Beauchamp. Nos joueurs et leurs familles vont être vaccinés quand les autorités nous le diront, selon leurs recommandations. Pour le reste, nous faisons beaucoup de prévention. Nos lieux de hockey sont presque devenus des salles d'opération, tellement tout est désinfecté. Si un joueur présentait des symptômes de fièvre, il serait isolé.»

Donald Beauchamp assure aussi que des mesures ont été instaurées dans les sections du Centre Bell auxquelles le public a accès. «Nous avons plus de 200 affiches sur la méthode de lavage des mains partout dans l'édifice. Un nettoyage préventif de toutes les aires publiques est fait. On parle des rampes et des poignées de portes, des comptoirs, des abreuvoirs, des murs, des mains courantes, des dessus de dossiers du premier siège de chaque rangée, de l'entrée des loges, des tables, des appuie-bras, des téléphones, du mobilier dans les loges, de la galerie de presse, des halls d'ascenseurs; plein d'endroits sont nettoyés. Ça se fait après chaque événement. Tout est désinfecté. Nous avons près de 300 lavabos et 230 distributeurs de savon. C'est beaucoup, dans un édifice. On encourage les gens à se laver les mains.»

À Calgary, récemment, la vaccination privée (et surtout avant la date prévue par les autorités) des joueurs des Flames et des membres de leur famille a soulevé un tollé.

Hier, autre controverse, mais à Vancouver; la direction des Canucks a précisé qu'elle ne permettait pas à ses joueurs atteints de la grippe A(H1N1) de prendre les vols commerciaux à moins qu'ils ne soient complètement rétablis. Les Canucks ont tenu à apporter cet éclairage car une rumeur voulait qu'on ait laissé les joueurs malades prendre les vols commerciaux (plutôt que les vols nolisés de l'équipe). Selon l'adjoint au directeur général de l'équipe, Lorne Henning, on a laissé l'attaquant Steve Bernier se soigner pendant deux jours, au Minnesota, avant de lui permettre de prendre un avion qui l'a ramené à Vancouver.

En 1919, la finale de la Coupe Stanley entre le Canadien et les Metropolitans de Seattle a été annulée parce que les deux équipes étaient affectées par la grippe espagnole. Le défenseur Joe Hall en est mort. C'était une autre époque, heureusement. Pour l'instant, on semble bien gérer la situation.

LE VIRUS H1N1 A FRAPPÉ...

Peter Budaj, Avalanche

David Krejci, Bruins

Quintin Laing, Capitals

Kyle Okposo, Islanders

Ladislav Smid, Oilers

Doug Weight, Islanders