Capitaine des Coyotes de Phoenix, Shane Doan pourrait devenir le premier joueur de l'histoire moderne de la LNH à vivre deux déménagements de l'équipe dont il défend les couleurs.

Premier choix des Jets de Winnipeg en 1994 (septième sélection), Doan a passé la saison 1995-1996 au Manitoba avant de faire ses valises avec ses coéquipiers des Jets pour venir s'établir dans le désert de l'Arizona.

 

Actuellement sous la tutelle de la LNH, les Coyotes pourraient changer une nouvelle fois d'adresse et se retrouver un jour à Kansas City, à Québec, voire à Winnipeg...

«Je sais que l'incertitude plane toujours au-dessus de nos têtes. Mais j'espère vraiment que nous resterons ici et que nous pourrons donner aux amateurs de bonnes raisons de revenir nous appuyer. Car en dépit de tout ce qui a été dit, de tout ce qui a été écrit, de la faillite, des poursuites, des décisions des tribunaux et des rumeurs de déménagement, rien n'a vraiment changé», a expliqué Shane Doan avec un sourire amusé.

«On s'est fait brasser sur la place publique par toutes ces histoires d'administration. On s'est fait brasser parce qu'on a raté les séries lors des six dernières saisons. Mais tout cela nous a permis de resserrer les liens au sein du groupe. C'est un peu comme si nous étions seuls contre tous», a ajouté Doan.

Début de saison surprenant

Cet état d'esprit réussit bien aux Coyotes. Car avant le match d'hier, ils affichaient une récolte de 20 points en 17 matchs. Forts du troisième meilleur départ de leur histoire, les Coyotes occupaient le sixième rang de l'Association de l'Ouest. Tout ça en dépit du départ tumultueux de Wayne Gretzky, de l'embauche en catastrophe de Dave Tippett pour le remplacer et de l'entrée en scène de neuf nouveaux joueurs.

Ces succès ne se traduisent toutefois pas par des émeutes aux guichets. Que non!

Après une salle comble artificielle lors du premier match - des milliers de billets ont été donnés -, les Coyotes ont annoncé cinq fois déjà des foules de moins de 10 000 amateurs. Le 31 octobre contre Anaheim, et deux jours plus tard contre Los Angeles, on a annoncé des foules de 6495 et 5855 partisans.

«Ma fierté d'athlète est froissée quand je vois autant de sièges vides. Mais nous ne pouvons en vouloir aux amateurs. Il y a tellement eu d'incertitude, et nous avons tellement connu des saisons difficiles qu'il est normal qu'ils affichent autant de prudence. Surtout que la crise économique affecte beaucoup ce coin des États-Unis», a convenu Doan.

Tippett érige ses structures

Congédié par les Stars de Dallas, qui lui devaient encore deux ans de salaire, Dave Tippett regardait le reflet du soleil sur le lac que surplombe sa propriété de 40 âcres dans le Minnesota lorsqu'il a reçu l'appel du directeur général des Coyotes, Don Maloney.

«Ma femme et moi faisions des plans pour notre premier hiver tranquille ensemble. Je voulais consacrer du temps à mon passe-temps, qui est d'assembler à la main des motocyclettes. Lorsque j'ai raccroché, ma femme a tout de suite compris que tous ces beaux projets tombaient à l'eau», a raconté Tippett hier.

Comment succède-t-on à Wayne Gretzky?

«En évitant de penser qu'on remplace le meilleur joueur de tous les temps. Wayne était propriétaire et entraîneur-chef de l'équipe. C'était particulier. Il était très apprécié des joueurs. Quand je suis débarqué, j'ai insisté sur le fait que cette équipe allait prendre une nouvelle direction et j'ai expliqué comment je voulais qu'on atteigne nos objectifs. Un nouvel entraîneur obtient toujours l'attention de ses joueurs. Le fait qu'il y avait en plus beaucoup de nouveaux visages a haussé ce niveau d'attention. Ils tenaient tous à savoir où ils se retrouveraient. On avait de bons leaders en Shane Doan et Ed Jovanoski. On a ajouté de bons vétérans avec Adrian Aucoin, Robert Lang, des gars de talent comme Radim Vrbata et nous avons un bon gardien en Ilya Bryzgalov. Nous avons encore du travail à faire, mais nous savons vers où nous allons», a assuré Tippett.

Sur la glace peut-être. Mais à l'extérieur, l'incertitude persiste. «Cette question n'est jamais soulevée dans le vestiaire ou dans mon bureau. On a peut-être fait faillite, mais les chèques de paye sont encaissés et nous voyageons en avion nolisé. Nous n'avons qu'à bien jouer au hockey et à gagner», a conclu celui qui a toujours dirigé sous le soleil: à Los Angeles, à Dallas et maintenant à Phoenix...