Jacques Martin dit souvent que ce sont les gardiens et les unités spéciales qui influencent le plus le résultat d'un match.

On sait que les gardiens du Canadien, sans faire la différence, n'ont pas été responsables de plusieurs défaites. Alors que les unités spéciales, elles, connaissent des ennuis répétés.

L'avantage numérique végète au 25e rang de la LNH (14,5%) et n'a marqué qu'un seul but à ses 16 dernières occasions. «Ça ne fonctionne pas en ce moment. Il faut essayer des trucs pour réussir des lancers de qualité», a mentionné Marc-André Bergeron.

Lors de l'exercice d'hier, on a vu Bergeron s'entraîner à descendre de la ligne bleue vers l'enclave - une stratégie offensive à la Guy Boucher.

«Le but est de créer de la confusion, a-t-il expliqué. Les équipes sont tellement bonnes en désavantage numérique que lorsque on joue à la régulière, tout est couvert et toutes les lignes de tirs sont bloquées. En me postant là, l'adversaire aura peut-être tendance à nous couvrir différemment et ça pourrait créer d'autres options.»

Ce qui n'aide pas l'attaque à cinq, ajoute Bergeron, c'est que le CH n'en obtient pas beaucoup, justement. «Dans les matchs où l'on n'a qu'une ou deux attaques massives, ça ne nous laisse pas le temps de nous habituer à l'unité de l'autre équipe», a observé le défenseur.

Toujours dans le dernier tiers

L'infériorité numérique du Tricolore, elle, va un peu mieux, entre autres après avoir blanchi les Flames de Calgary en six occasions. Elle pointait avant les matchs d'hier au 22e rang de la Ligue avec une efficacité de 78,2%. Mais on a coutume de dire que le rendement combiné des deux unités spéciales devrait avoisiner les 100%. On est loin du compte à l'heure actuelle (92,7%).

Et ce n'est pas comme si le Canadien pouvait sauver sa peau en produisant à forces égales. À ce chapitre-là aussi, les hommes de Jacques Martin ne peuvent s'extirper du dernier tiers des équipes de la LNH. Ils se classent au 21e rang avec une moyenne de 1,56 but par match marqué à cinq contre cinq. Et le Canadien continue de donner plus de buts à forces égales qu'il n'en marque...

Punitions mineures, impact majeur

Pour couronner le tout, les 96 punitions mineures dont a écopé le Canadien constituent le plus grand nombre parmi toutes les équipes de la LNH.

«Souvent, on joue du bon hockey à forces égales, sauf qu'on donne du rythme à nos adversaires en étant coupables de mauvaises pénalités», a reconnu Jaroslav Spacek.

«C'est une chose d'être pris en défaut quand l'adversaire a une chance de marquer, mais on doit se dompter sur les punitions prises en zones offensive et centrale», a ajouté Roman Hamrlik.

Jacques Martin, pour sa part, a invoqué les blessures à certains défenseurs établis. Probablement en référence au fait qu'une unité défensive plus faible est plus prompte à se retrouver dans le pétrin, donc plus vulnérable aux punitions. «Plusieurs pénalités sont survenues alors qu'un joueur allait à la rescousse d'un coéquipier, a ajouté Martin. C'est quand même bien car auparavant, on critiquait le Canadien parce que personne ne réagissait lorsque quelqu'un se faisait frapper.»

Pour un entraîneur qui prêche la discipline, il est étonnant de voir Martin trouver des excuses aux nombreuses infractions de ses joueurs. Mais force est de constater que ces punitions «de solidarité» sont bien reçues dans le vestiaire. «Très tôt dans la saison, on a constaté que lorsque l'adversaire prenait des libertés à nos dépens, on se serrait les coudes et on prenait la défense de nos coéquipiers, a noté Brian Gionta. On se protège entre nous et je crois que ça démontre qu'il y a de la chimie au sein de notre équipe.»