Lorsque le tir de l'attaquant des Rangers de Kitchener Jason Akeson a déjoué le gardien Adam Courchaine du Sting de Sarnia, le filet a bougé et la bouteille d'eau qui se trouvait sur le dessus a volé dans les airs.
Une foule de 5719 amateurs ont assisté à un autre but gagnant des Rangers, dimanche et la bouteille, elle, est atterrie derrière le filet - exactement «là».
Deux jours plus tôt, leur coéquipier des Rangers Ben Fanelli y gisait sur le dos dans une marre de sang.
Dimanche, il était toujours aux soins intensifs à l'Hôpital général de Hamilton, souffrant de fractures du crâne et au visage. Selon les Rangers, son état est toujours critique, mais stable.
Ses coéquipiers sont revenus à l'aréna et ils ont joué. Qu'auraient-ils pu faire d'autre?
«Nous devons continuer, a dit Akeson. Aussi difficile que ce l'est, aussi choquant soit-il, nous devons continuer à nous battre. C'est bon de venir ici et de se changer les idées pour quelques heures.»
Gagner un match, penser à autre chose. Puis, de retour à la brutale réalité.
Leur coéquipier de 16 ans est dans un piteux état.
Il souffre d'un traumatisme crânien, a indiqué le soigneur Dan Lebold. C'est beaucoup plus délicat qu'une commotion cérébrale typique.
Leur victoire de 4-1 face à Sarnia ne changera pas la condition de leur ami.
ECa ne peut rien changer.
La tête de Fanelli a violemment frappé contre la baie vitrée derrière le but des Rangers vendredi soir. Mike Liambas des Otters d'Erie, un joueur de 20 ans, a durement frappé Fanelli alors que les deux bataillaient pour la rondelle.
Le casque de Fanelli s'est brisé et il ne l'avait plus lorsqu'il a apparemment frappé l'un des poteaux de la baie vitrée.
Les soigneurs des deux équipes ont accouru à son secours. Les joueurs des deux équipes ont formé des cercles devant leur banc. Liambas était en larmes alors qu'il regardait Fanelli trembler, de l'écume à la bouche, avant que celui-ci ne soit rapidement transporté à l'Hôpital Grand River.
Le vétéran des Otters est allée à l'hôpital pour voir Fanelli, mais on ne le lui a pas permis.
Fanelli a été héliporté à Hamilton. C'est toujours là où il était dimanche, entre les mains des meilleurs spécialistes en traumatologie.
Le chandail numéro 4 qu'il portait lors de l'incident était toutefois sur la glace pour le match.
Il a été coupé en petits morceaux et chaque joueur en a porté une partie à l'intérieur de leur chandail.
«On le transporte avec nous», a souligné son coéquipier Jonathan Jasper.
L'entraîneur avait cousu une pièce de ce chandail à sa ceinture.
«Il n'y a pas un cours pour les entraîneurs qui te prépare à quelque chose comme ça. J'essaie juste de traiter ces 23 jeunes, et Ben, comme les miens», a expliqué Steve Spott.
Les joueurs ont hâte de voir Fanelli, mais pour l'instant, seule sa vraie famille peut être à ses côtés, pas sa famille de hockey.
Samedi, Lebold a passé quelque temps avec Fanelli. Le jeune était évidemment sous les effets de la médication et il était entouré de différents tubes.
«Il a répondu, pas verbalement ou avec du bruit, mais vous pouviez presque dire qu'il entendait par la manière qu'il bougeait ses mains»
Lebold a ajouté que la route de la guérison serait longue.
Quant à Liambas, il n'est pas blessé physiquement, mais il souffre beaucoup, selon ce qu'a dit Sherry Bassin, directeur général des Otters.