Donald Brashear atteindra d'ici peu le plateau des 1000 matchs dans la LNH.

Un exploit considérant que cet homme fort a su se faufiler entre deux conflits de travail et des changements de règlements qui ont compliqué de beaucoup son travail. Il a en outre su maintenir sa place au sein de bonnes équipes à Vancouver, Philadelphie, Washington et Montréal, où tout a commencé en 1993-1994.

N'eut été une blessure au poignet droit qui l'a contraint à rater deux matchs et à déclarer forfait une fois encore hier, c'est d'ailleurs au Centre Bell que Brashear aurait disputé cette 1000e partie.

Il en compte 997 à son actif.

«Ç'aurait été spécial, mais l'important c'est de la jouer cette 1000e. Peu importe où», a convenu celui qui a été chassé de Montréal en 1996, après une sérieuse prise de bec avec l'entraîneur-chef de l'époque Mario Tremblay, lors d'un entrainement à Denver.

Club sélect

Ce 1000e match permettra à Brashear de rejoindre le club sélect de 10 joueurs comptant 1000 parties et 2500 minutes de pénalité. On retrouve au sein de ce groupe les noms de Dale Hunter, Tie Domi, Craig Berube, Rick Tocchet, Pat Verbeek, Chris Chelios, Dave Manson, Scott Stevens, Ken Daneyko et Gary Roberts.

«Je suis pas mal fier de ce plateau de 1000 parties. Ça prouve que je ne suis pas juste un bagarreur. Car pour durer aussi longtemps, il faut être capable de patiner et de maintenir sa place au sein d'une formation», a lancé Brashear qui ruisselait de sueur à son retour au vestiaire des Rangers.

Il faut dire qu'il venait de faire une bonne demi-heure de temps supplémentaire au compagnie de l'entraîneur-adjoint Mike Sullivan, que Brashear distançait facilement.

«Je serais dans le gros trouble s'il arrivait à me rejoindre. Surtout que j'ai quand même toujours été un bon patineur. Je regrette juste de ne pas avoir accepté de suivre des cours de patinage artistique comme le voulait mon père quand j'étais petit. Je serais meilleur encore aujourd'hui», a estimé le hockeyeur de 37 ans, originaire de la région de Québec.

Au-delà de ses bagarres qui ont gonfler ses minutes au banc des pénalités, Brashear a marqué 85 buts et récolté 204 points.

Une statistique honnête pour un joueur de ce style, qui garde d'ailleurs des souvenirs impérissables de quelques-uns de ses buts.

«Je me souviendrai toujours du premier. Ça ne s'oublie pas. C'est mon plus beau souvenir pour l'instant. Ça me prendrait une Coupe Stanley pour dépasser ça. Je me souviens aussi d'un but cocasse marqué en prolongation alors que je jouais pour le Canadien. On venait de tirer la rondelle par la baie vitrée en entrée de zone et elle avait dévié pour revenir dans l'enclave. Je m'étais élancé de toutes mes forces, mais la rondelle s'en allait 10 pieds à côté du but. Elle a toutefois frappé Scott Lachance au visage pour dévier dans le filet pour nous permettre de gagner», a raconté Brashear avec un large sourire accroché au visage.

De Washington à New York

À sa première saison avec les Rangers, Brashear se retrouve entouré de joueurs de talent. Il découvre Marian Gaborik, Vaclav Prospal, Ales Kotalik et la jeune sensation Michael Del Zotto, un défenseur qui totalise déjà quatre buts et neuf points à sa première saison dans la LNH.

«J'ai changé de ville et d'équipe, mais je me sens un peu comme avec les Caps. Gaborik est un joueur exceptionnel. Il patine sans bon sens, et c'est tellement facile que tu as l'impression qu'il ne pousse même pas. Mais quand tu te retrouves à côté et qu'il passe comme une flèche, tu vois à quel point il est vite. C'est un marqueur aussi. Comme Ovechkin, à Washington. Dans le fond, les deux équipes se ressemblent : les Rangers bâtissent de la même façon que les Caps l'ont fait. Washington est juste en avance dans la construction. Mais avec un gars comme John Tortorella, on est bien mené et les résultats sont là pour le prouver. Nous formons une équipe capable de faire mal à l'attaque», a soutenu Brashear.

Les sept victoires de Rangers à leurs 10 premiers matchs sont d'ailleurs là pour le prouver.

 

POTINS

Halak : troisième départ

Jaroslav Halak a obtenu un troisième départ consécutif hier soir face aux Rangers de New York. Est-ce à dire que l'adjoint de Carey Price pourrait obtenir la chance de s'installer à titre de numéro un? «Il est inutile de regarder trop loin en avant. Actuellement, Jaroslav joue bien, il nous donne la chance de gagner, alors je m'assure de profiter de cette situation», a indiqué l'entraîneur-chef Jacques Martin après l'entraînement matinal de son équipe.

Laraque et Stewart retranchés

S'il a gardé Halak devant le filet, Jacques Martin a gardé son alignement du dernier match intact. Pourquoi changer une combinaison gagnante après tout¢ Georges Laraque a donc suivi un deuxième match de suite du haut de la galerie de la presse. Il était accompagné de Gregory Stewart qui subissait ce traitement pour une septième partie consécutive cette saison. Stewart n'a disputé que deux rencontres jusqu'ici cette saison : à Buffalo et Calgary. Il a été utilisé en moyenne un peu plus de quatre minutes lors de ces rencontres...

Higgins imite Kovalev

Chris Higgins a fait un Alex Kovalev de lui-même hier. Comme l'avait fait l'Artiste samedi dernier, Higgins a refusé de rencontrer les journalistes à quelques heures de son premier match contre son ancienne équipe. Il faut dire que les choses ne vont pas très rondement pour Higgins. Avec Donald Brashear et le réserviste Aaron Voros, il est le seul attaquant à ne pas avoir de but à son actif cette saison. «Ce n'est pas faute de travail. Et je sens que ça va débloquer. Je trouve d'ailleurs que les circonstances sont excellentes pour lui de briser la glace ce soir. Et une fois ce premier but marqué, les autres suivront», plaidait John Tortorella au nom de Higgins hier midi...

Tortorella encense Gaborik

Toujours d'humeur massacrante alors qu'il dirigeait le Lightning à Tampa Bay, John Tortorella était de commerce plus qu'agréable lorsqu'il a rencontré les journalistes hier midi. Il faut dire que les choses vont bien pour lui et son équipe qui a remporté sept de ses 10 premiers matchs. Tortorella compte aussi sur une super étoile qui fonctionne à plein régime en Marian Gaborik. «C'est tout un joueur. Il est remarquable. Je suis surtout surpris par sa façon de s'intégrer au groupe et par son implication au sein de l'équipe. Il pose des questions, il est intéressé, il veut savoir comment contribuer et pas seulement à l'attaque. Mais aussi en défensive et en désavantage numérique. C'est vraiment un atout de premier plan pour notre équipe», a indiqué Tortorella, à qui Gaborik avait fait cadeau de sept buts et 13 points avant le match d'hier. Il faut dire que Gaborik a reçu, en cadeau des Rangers l'été dernier, un contrat de cinq ans d'une valeur de 37,5 millions...

Del Zotto s'installe à New York

Fort d'un début de saison fulgurant avec ses quatre buts et neuf points, Michael Del Zotto s'installe pour de bon dans la Grosse Pomme. «Je me suis présenté au camp avec l'intention de me tailler une place dès cette année», a assuré hier le défenseur recru que les Rangers ont sélectionné en première ronde (20e) en 2008. «Il avait fait sensation l'an dernier au camp et on a tout de suite senti qu'il était prêt à faire le saut lorsqu'on l'a vu arriver en septembre dernier», a indiqué Chris Drury après l'entraînement. Échangé des Generals d'Oshawa aux Knights de London l'an dernier, Del Zotto a inscrit 13 buts et récolté 63 points en 62 matchs. «Mes coéquipiers m'aident à faire la transition. Je suis satisfait des résultats obtenus depuis le début de l'année, mais je me rends compte qu'il est impossible de prendre les choses à la légère à l'entraînement ou pendant des matchs si tu veux obtenir du succès dans cette ligue. Je ne prends rien pour acquis, mais j'ai obtenu le feu vert pour m'installer», a indiqué Del Zotto qui se cherche un logement qu'il partagera avec son coéquipier Brian Boyle...

Drury partage la pression

Débarqué à New York avec un contrat de cinq ans de 35,25 millions en poche, en 2007, Chris Drury n'a jamais pu offrir plus de 25 buts et 58 points aux partisans très exigeants des Rangers. Les entrées en scène des Gaborik, Kotalik et Prospal avec qui il peut partager la pression le comblent cette année. «Nous avons certainement plus de menaces offensives que lors des dernières années. Ça change mon rôle, mais c'est un mal pour un bien. Je peux me consacrer davantage à être un joueur complet au lieu de me dire que je dois produire», a expliqué Drury, qui impute à John Tortorella une partie des succès des Rangers cette saison. «Nous avons greffé plusieurs nouveaux et très bons joueurs, mais les changements ont débuté l'an dernier dès l'arrivée de John. Il a mis les cartes sur la table, a indiqué ce qu'il attendait et a expliqué comment il entendait que nous jouions pour refaire de cette équipe un club gagnant. Il est très intense, mais il sait propager sa passion aux joueurs. Il a donné le ton, le donne encore cette année et c'est à nous de faire le reste.»

De la grande visite

Roland Melanson était au Centre Bell hier. Il accompagnait Guy Carbonneau avec qui il a été congédié le 9 mars dernier lorsque Bob Gainey a décidé de revenir derrière le banc. Après 12 saisons consacrées à l'entraînement des gardiens du Tricolore, «Rollie the Golie» s'accorde une année sabbatique. Il suit les activités de la LNH et celles de quelques circuits mineures. Toujours sous contrat avec le Canadien - comme Carbonneau, il écoule la dernière année du contrat qu'il avait en poche au moment de son congédiement -, il prépare son retour dans le hockey professionnel l'an prochain...