Si on vous demandait d'identifier le défenseur le plus productif du Canadien depuis le début de la saison, les chances sont bonnes que les noms de Jaroslav Spacek et Roman Hamrlik trôneraient au sommet des réponses les plus populaires.

Cet honneur revient toutefois à Paul Mara.

Avec cinq passes, Mara partage le deuxième rang à ce chapitre avec Mike Cammalleri. Ses cinq points le placent sur un pied d'égalité avec Scott Gomez et lui permettent de devancer Brian Gionta qui revendique quatre buts.

Paul Mara sourit lorsqu'on lui fait remarquer qu'il a récolté ces cinq passes dans la discrétion la plus totale. Et que c'est tout aussi discrètement qu'il passe près de 20 minutes par match sur la patinoire et qu'il va et vient dans le vestiaire du Tricolore.

«C'est dans ma nature d'être discret», répond bien calmement le défenseur âgé de 30 ans que le Lightning de Tampa Bay a sélectionné en première ronde (7e sélection) en 1997.

C'est toutefois à Phoenix, avec les Coyotes, que Mara a connu ses meilleures saisons alors qu'il a récolté 42 points en 2003-2004 et 47 lors de la saison qui a suivi l'année perdue en raison du lock-out.

Depuis, ses statistiques offensives ont fluctué à la baisse.

«J'ai toujours été un joueur d'utilité qui est prêt à faire ce que l'équipe lui demande de faire pour remporter des victoires. Je ne crois pas être surdoué dans un aspect ou l'autre du jeu, mais je peux m'imposer dans toutes les facettes. Si je dois être physique, je suis capable de l'être. Si on a besoin de moi pour assurer la garde autour du but, je le fais, mais je suis aussi capable de contribuer offensivement», expliquait celui qui évolue d'ailleurs en compagnie de Marc-André Bergeron en attaque massive.

La seule statistique qui attire l'attention négativement autour de Mara est son différentiel de -3.

Une statistique que Jacques Martin s'empresse toutefois de minimiser.

«La contribution offensive de Paul est une belle surprise. C'est le genre de défenseur qui complète les autres. Je le voyais très bien évoluer avec Andrei Markov. Les blessures à Markov et O'Byrne l'ont contraint à jouer avec les jeunes Weber et Belle. Il forme à mes yeux un bien meilleur duo avec Marc-André Bergeron qui est plus offensif et qu'il peut bien compléter», analysait Jacques Martin.

Comme Scott Gomez, Paul Mara renouera avec son ancienne équipe et ses anciens coéquipiers des Rangers samedi soir.

En 156 rencontres dans l'uniforme des Blue Shirts, Mara a marqué huit buts et totalisé 35 points. Il a servi de parrain au jeune Mark Staal, mais l'été dernier, les Rangers ont décidé de le laisser profiter du marché des joueurs autonomes sans même lui offrir de contrat.

«Nous avons pris des directions différentes, mais je ne leur en tiens pas rigueur. J'ai passé deux saisons intéressantes à New York, je m'y suis fait de bons amis, mais je suis très heureux de me retrouver dans ce nouveau rôle à Montréal.»

L'arrivée de Mara a suivi de quelques semaines celle de Perry Pearn à titre d'adjoint.

«Je ne sais pas si Perry a joué un rôle, mais lorsque le Canadien m'a approché, je savais qu'il avait joint l'organisation. Cela m'a poussé à accepter l'offre de Montréal. Perry m'a dirigé à New York. C'est un excellent professeur, un gars qui sait tirer le meilleur de moi.»

Cinq points en neuf matchs, c'est bien. Mais c'est loin de combler le vétéran défenseur.

«C'est bien de voir des points à côté de son nom et ce serait mieux d'être dans le plus. Mais la seule statistique qui compte, c'est celle qui confirme le nombre de victoires. Nous venons d'en remporter deux grosses. Elles ont ramené un peu de plaisir dans le vestiaire. Mais demain, ce serait vraiment bien de battre les Rangers qui connaissent un gros début d'année. Cela confirmerait qu'on a tourné le coin et solidifierait de beaucoup notre confiance», a conclu le défenseur américain originaire du New Jersey.