Mine de rien, le dur à cuire Donald Brashear des Rangers de New York s'apprête à faire sa rentrée dans le «club sélect» des joueurs ayant atteint les plateaux des 1000 matchs et des 2500 minutes de pénalités.

S'il n'avait pas manqué deux rencontres cette saison, Brashear aurait disputé son 1000e match dans la LNH contre le Canadien, samedi.

A l'âge de 37 ans, il deviendra le 11e joueur de l'histoire de la ligue à surpasser les deux marques. Il totalise 2582 minutes de punitions.

Les 10 autres joueurs qui font partie du «club des 1000-2500» sont Dale Hunter (1407-3565), Tie Domi, Craig Berube, Rick Tocchet, Pat Verbeek, Chris Chelios, Dave Manson, Scott Stevens, Ken Daneyko et Gary Roberts. Après Brashear, on n'en voit pas d'autre poindre à l'horizon.

Brendan Shanahan a pris sa retraite, avant l'ouverture de la saison, à 11 minutes de pénalités des 2500. Shanahan a 1524 matchs au compteur.

Brashear est le premier Québécois du groupe. Même s'il a vu le jour à Bedford, en Indiana, aux Etats-Unis, il a grandi dans la région de Québec, à Val-Bélair plus précisément. Matthew Barnaby est un des 21 joueurs ayant surpassé la marque des 2500 minutes passées au cachot (2562), mais il n'a eu besoin que de 834 rencontres afin de réaliser «l'exploit».

Au total, 246 joueurs ont disputé 1000 matchs ou plus dans l'histoire de la LNH. C'est un plateau prestigieux pour un bagarreur comme Brashear qu'on ne voyait pas durer dans la LNH, après que le Tricolore l'eût engagé à titre de joueur autonome, le 28 juillet 1992.

«Ma durabilité représentera ma plus belle réalisation à la fin de ma carrière, a affirmé Brashear, au cours d'une récente entrevue à La Presse Canadienne. Je me rappelle qu'à ma sortie des rangs juniors, beaucoup de gens disaient que je ne jouerais jamais dans la Ligue nationale.

«Quand j'ai atteint la Ligue nationale, plusieurs ont dit que je n'y resterais pas longtemps. Moi, j'ai toujours fait ce que je pensais que j'avais à faire. Et on doit admettre que s'il y a quelqu'un qui ne s'est pas trompé, c'est moi», a ajouté le colosse, qui mesure six pieds trois pouces et qui pèse 237 livres.

Le plus grand mérite de Brashear, qui totalise 204 points - incluant 85 buts - à son dossier, c'est la capacité qu'il a eue à faire les ajustements au fil des saisons parce que la tâche de redresseur de tort a considérablement changé en l'espace d'une quinzaine d'années, particulièrement depuis la fin du lock-out en 2005.

«Ce n'est pas un «job» facile, a-t-il mentionné. Les gens ont tendance à oublier que les règlements ont changé. Ils sont exigeants, ils veulent voir des bagarres et ils s'attendent à ce qu'on les gagne toutes. Les jeunes qui arrivent savent se battre, il n'y a pas de manchots.

«Et ça ne fonctionne plus comme à l'époque des Gord Donelly et John Kordic, a-t-il repris. On ne peut plus qu'être un bagarreur. On doit être capable de jouer, de patiner et de s'impliquer physiquement. Personnellement, j'ai toujours eu à coeur de m'améliorer dans tous les aspects, depuis ma première saison avec le Canadien.»

Depuis plusieurs années, Brashear, qui a également porté les couleurs des Canucks de Vancouver, des Flyers de Philadelphie et des Capitals de Washington, a mis l'accent afin d'améliorer son coup de patin.

«Je ne me contente pas d'un rôle de bagarreur. Je veux avoir du temps de glace, bien jouer défensivement, a-t-il souligné. J'ai redoublé d'ardeur ces dernières années. J'ai suivi des cours de patinage. Je trouve que je suis plus agile et que j'ai amélioré ma rapidité d'exécution, surtout dans les espaces restreints. Ce n'est pas évident pour un joueur comme moi de freiner et de repartir rapidement, surtout à l'âge où je suis rendu!»