Un des propriétaires du Canadien de Montréal, Andrew Molson, a déclaré mardi que le retour à Québec d'une équipe professionnelle de hockey constitue une perspective intéressante, mais il est demeuré réservé sur l'ouverture de son entreprise au projet.

M. Molson a affirmé qu'il gardait un bon souvenir de la période de rivalité entre le club montréalais et les Nordiques, qui ont déménagé au Colorado en 1995.

Lors d'une conférence prononcée devant des étudiants de l'Université Laval, le copropriétaire du Canadien n'a cependant pas voulu dire si ses partenaires et lui appuieraient une éventuelle proposition de la Ligue nationale de hockey d'accorder à nouveau une concession à la capitale québécoise.

«C'est un peu trop tôt pour voir le projet, a-t-il dit en réponse à une question de la salle. C'est la Ligue nationale qui va prendre le projet et qui va apporter le projet aux propriétaires d'équipes et ils vont dire: 'voici ce qu'on va faire, si ça a de l'allure pour la ligue'. Et c'est là que la décision sera prise. Ça va être plus tard.»

Lors d'un point de presse, M. Molson a donné son avis à titre de simple fan de hockey, faisant abstraction de l'impact qu'une équipe rivale pourrait avoir sur ses intérêts financiers dans le club montréalais et la brasserie MolsonCoors.

«C'est encore très hypothétique mais la rivalité qu'on avait entre les Nordiques et le Canadien était une rivalité vraiment rassembleuse, a-t-il dit. C'était bien pour le hockey, ça faisait monter le niveau sur la glace entre les deux équipes. Alors point de vue hockey, j'ai beaucoup aimé et apprécié.»

Avec deux de ses frères, M. Molson est actionnaire majoritaire d'un consortium qui a racheté le Canadien de Montréal, en juin dernier, à l'homme d'affaires George Gillett.

Jusqu'en 2001, avant que M. Gillett fasse l'acquisition d'une participation majoritaire dans le club de hockey, MolsonCoors était propriétaire de l'équipe.

Andrew Molson siège aussi au conseil d'administration de MolsonCoors.

Devant des étudiants de la faculté de droit, où il a lui-même étudié, M. Molson a soutenu que le marché de la bière a bien changé depuis la rivalité qui opposait Molson à O'Keefe, qui avait des intérêts dans les Nordiques, notamment parce que MolsonCoors a racheté le brasseur concurrent.

Selon M. Molson, la brasserie familiale est prête à affronter l'éventuelle concurrence que pourrait créer une nouvelle concession de la LNH à Québec.

«Notre famille, nous sommes habitués à la compétition, a-t-il dit. On encourage la compétition. Nous sommes ouverts à la concurrence. Et on parle souvent de la concurrence saine. On est prêts à faire face à la concurrence.»

M. Molson n'a pas fermé la porte à ce que MolsonCoors commandite, d'une manière ou d'une autre, un club de hockey à Québec.

«Rien n'empêche que les brasseries Molson veuillent soutenir une future équipe avec une commandite qui irait bien avec les Nordiques», a-t-il dit.

La semaine dernière, le maire de Québec, Régis Labeaume, a annoncé un projet de 400 millions $ pour la construction d'un amphithéatre avec lequel il espère notamment pouvoir attirer une équipe de la LNH dans sa ville.

M. Labeaume souhaite que les gouvernements fédéral et provincial injectent chacun 175 millions $ dans le projet, mais leurs représentants n'ont jusqu'ici pris aucun engagement formel.

Même si la construction de l'amphithéâtre où joue le Canadien, à Montréal, a été financé entièrement de capitaux privés par MolsonCoors, avant que la brasserie cède le club à M. Gillett, M. Molson ne s'est pas formalisé par la perspective que la construction d'un amphithéâtre à Québec puisse se faire avec des fonds publics.

«Dans les années 1990, les compagnies Molson ont pris la décision de construire le Centre Bell de façon privée et c'est une décision qui a été prise et une décision qu'on ne regrette pas», a-t-il dit.