Alex Kovalev retrouvera la ville, l'équipe et les partisans qu'il ne voulait pas quitter, samedi soir, alors que les Sénateurs d'Ottawa effectueront leur première escale de la saison au Centre Bell.

Mais voilà, Kovalev sera quand même dans le mauvais uniforme aux yeux et dans le coeur de 99 % des amateurs qui seront présents.

Malgré cela, ses anciens coéquipiers sont convaincus que l'Artiste échappera aux huées nourries réservées à ceux qui ont tourné le dos au Tricolore ou qui sont passés dans un camp ennemi.

Des traitements qu'ont subis et subissent encore les Daniel Brière, Michael Ryder, Craig Rivet, Sheldon Souray et autres Sergei Samsonov, sans oublier les Zdeno Chara et Sidney Crosby.

«Les amateurs l'ont tellement aimé que je suis certain qu'il ne sera pas hué. Je crois même qu'il sera le premier à être ovationné», a lancé son ancien joueur de centre Tomas Plekanec.

«Disons que ça risque d'être pas mal différent lors de la venue de Mike Komisarek. Je crois que les gens ont assez aimé Kovi pour l'épargner, mais que Mike paiera le prix lorsqu'il viendra faire son tour», a ajouté Plekanec.

Un tour qui viendra le 31 octobre.

«Il y a tellement de joueurs qui passent dans le hockey d'aujourd'hui que je crois bien que ce sera un match semblable aux autres malgré le fait que ce sera notre premier contre lui. C'est sûr qu'on devra avoir Kovi à l'oeil parce que c'est un excellent joueur. Mais même s'il n'est plus avec nous, je considère qu'il ne mérite pas d'être hué», a ajouté Guillaume Latendresse.

Duels Price-Kovalev

Carey Price, qui devrait être devant le filet ce soir, n'avait pas l'intention de perdre une minute de sommeil lorsque La Presse lui a demandé s'il craignait les assauts de l'Artiste et surtout son tir dévastateur.

«Aucun adversaire n'arrive à me faire perdre du sommeil. Cela dit, ce sera spécial de l'avoir contre moi, même si ce ne sera pas nouveau. Au nombre de défis que nous nous sommes lancés quand il était ici, je crois que j'ai vu pas mal tout son répertoire de feintes», assurait Price avec un sourire en coin.

A-t-il déjà remporté des paris amicaux sur la patinoire?

«Il n'y a jamais eu de paris comme tels. Mais je me fais un devoir et un honneur de limiter au minimum le nombre de buts accordés aux gars du premier trio. Alors, j'ai eu ma part de succès déjà contre lui.»

Lorsqu'on a demandé à Carey Price s'il ne serait pas sage d'être généreux devant Gomez, Cammalleri et Gionta de temps à autre pour les aider à retrouver leur touche, il a répondu clairement: «No Way!»

Attention aux autres Sénateurs

Scott Gomez, qui a déjà vécu un retour difficile lorsqu'il est revenu au New Jersey avec l'uniforme des Rangers de New York sur le dos, sait qu'il est difficile de traverser ce genre de match.

«Les amateurs me huaient avant même que je sois en possession de la rondelle. Ce n'est pas toujours évident. Mais Kovi est un grand professionnel. Nous avons soupé ensemble cette semaine - Kovalev était à Montréal dans le cadre de la semaine de la mode - et il ne semblait pas trop inquiet», a indiqué Gomez qui s'inquiétait plus du talent de son adversaire que de la réaction de la foule.

«J'ai croisé assez Alex pour savoir qu'on doit toujours s'en méfier. Je l'ai vu effectuer trois et quatre feintes devant moi en me disant que c'était fini et il m'a surpris avec deux autres. C'est un grand joueur qui peut te faire mal en deux secondes. Tu dois toujours le craindre, même lorsqu'il ne semble pas menaçant.»

Si le nom d'Alex Kovalev était sur toutes les lèvres dans le vestiaire du Canadien, Jacques Martin a insisté sur l'importance de bien se préparer à affronter les Sénateurs.

«Alex Kovalev est un excellent joueur de hockey. Mais il y a en a d'autres aussi dans cette équipe. On devra s'occuper des Alfredsson, Spezza, Fisher et Michalek. Il faut se méfier de l'équipe, pas juste d'un élément.»