Il y a des choses qui ne se sont pas passées comme prévu depuis le début de la saison du Canadien.

Les blessures ont généré leur part de problèmes, mais le rendement de plusieurs jeunes attaquants n'a pas été à la hauteur des espérances de la direction.

La recrue Max Pacioretty, tenu en échec lors des cinq premiers matchs, en est un bon exemple. On fonde de grands espoirs en lui, mais l'Américain de 20 ans a ressenti beaucoup de pression lorsqu'on l'a placé aux côtés de Scott Gomez, puis de Tomas Plekanec.

«Je me suis retrouvé sur l'un des deux premiers trios sans vraiment l'avoir mérité, et ça m'a rendu trop nerveux», a déclaré sans détour Pacioretty.

D'aucuns suggèrent que le jeune homme s'est vu confier des responsabilités qui dépassaient le stade de son développement. «Ç'a été très frustrant car je sais que je peux faire tellement plus, a-t-il pourtant assuré. Je tenais mon bâton trop serré dans les premiers matchs. Mais au moins, en troisième période du dernier match, ç'a beaucoup mieux été. J'ai senti que je me détendais un peu.»

Étrangement, c'est en évoluant au sein du quatrième trio à Edmonton qu'il a offert sa meilleure performance. Faut-il y voir un lien? «Je pense que jouer au sein du troisième ou du quatrième trio va me permettre, avec moins de pression, de retrouver mon jeu pour mieux générer de l'attaque par la suite», a-t-il répondu.

«Andrei doit changer»

Pacioretty n'est pas le seul jeune attaquant de qui on attend davantage. Matt D'Agostini et Guillaume Latendresse, par exemple, doivent produire plus si le Canadien veut développer une attaque secondaire au-delà de son premier trio. Et puis, il y a Andrei Kostitsyn, que Jacques Martin a cloué au banc pendant la moitié du match, samedi à Edmonton. Que compte faire Martin avec son ténébreux attaquant, qui peinait encore, hier, à assimiler ses explications? «C'est un joueur qui peut nous aider, mais il doit améliorer son éthique de travail», a soutenu Martin.

On aurait dit qu'il parlait de son frère Sergei! «Andrei a un très bon lancer, il est très fort et il peut aller au filet. Mais il doit changer ses habitudes.»

Le Canadien espérait que Kostitsyn se relance cette saison. Mais pour le moment, il hypothèque la production du deuxième trio.

Tomas Plekanec, qui a pourtant un bon début de saison, doit constamment changer d'ailiers. «Ç'a été difficile, mais il est encore tôt dans la saison, a indiqué Plekanec. On essaie de trouver les bonnes combinaisons et on s'attendait à passer à travers un processus comme celui-là.»

Moen sur le premier trio

Le Tricolore disputera demain son premier match à domicile cette saison en recevant l'Avalanche du Colorado. Plekanec aura un peu plus de soutien à cette occasion. Jacques Martin a en effet inséré Mike Cammalleri à la gauche de Kostitsyn et lui.

Pendant ce temps, Travis Moen a été promu au sein du premier trio, aux côtés de Scott Gomez et Brian Gionta. «Ça va nous permettre de répartir nos forces et de donner de l'aide à Plekanec pour qu'un autre trio génère de l'attaque», a expliqué Martin.

Mais la promotion de Moen a une autre visée, celle d'améliorer le rendement de l'équipe à forces égales. «Pour améliorer notre jeu à cinq contre cinq, on doit lancer plus fréquemment et aller davantage au filet, a identifié l'entraîneur. Or, Moen a le physique et la présence nécessaires pour créer de la circulation devant le filet adverse et faire le sale boulot.»

On devrait en savoir plus aujourd'hui sur la composition des deux autres trios. Il faudra voir si le Canadien pourra compter sur Glen Metropolit pour son premier match au Centre Bell. Cela demeure très improbable, toutefois. Incommodé par une blessure aux côtes, le vétéran joueur de centre manquait encore à l'appel, hier.