Il y a à Montréal des restaurants baptisés «Nouveau Système». Y sert-on la même poutine que chez le Canadien?

Ce qu'on entend chez le CH depuis le début de la saison, c'est que le nouveau système prêché par Jacques Martin est l'élément qui va unir ce groupe de joueurs provenant des quatre coins de la ligue.

Ce fameux système - diminution de l'écart entre les avants et les défenseurs, pression sur le porteur adverse, effort axé sur la possession de rondelle... - a le dos large, diront certains.

Mais les joueurs, eux, insistent pour dire qu'il faudra du temps pour l'assimiler. Non pas qu'il soit si compliqué; mais les nouveaux doivent trouver une cohésion entre eux pour le mettre en application.

«On a vu des bribes de ce système durant le voyage, mais dès qu'on s'en est éloigné, on s'est retrouvé dans l'eau chaude, a soutenu Brian Gionta.

«Par exemple, sur le premier but des Oilers, l'autre soir, on n'exerçait pas suffisamment de pression sur le porteur de la rondelle et on leur a laissé trop de temps pour faire leur jeu.

«On essaie encore de définir l'identité de notre équipe», a ajouté Gionta.

La patience est le mot d'ordre.

Des chiffres révélateurs

Avant les matchs de mardi, le Canadien était 22e en avantage numérique, 27e à court d'un homme et 28e à forces égales.

L'équipe se retrouve aussi dans le dernier tiers de la ligue au chapitre des tirs au but et des lancers accordés à l'adversaire.

Bref, sur l'ensemble des statistiques d'équipe, le Tricolore ne fait pas bonne figure en ce début de saison. Et Jacques Martin en est conscient.

«Ce sont là des chiffres significatifs, reconnaît l'entraîneur. On a donné des buts en désavantage numérique à nos quatre premiers matchs, mais on a eu une meilleure exécution à Edmonton.

«Il nous reste à trouver une meilleure chimie au sein de l'unité. Et c'est la même chose sur l'attaque à cinq.

«On a eu plusieurs chances de marquer, mais on doit mieux établir notre lancer de la pointe.»

Quant à la performance de l'équipe à cinq contre cinq, Martin estime qu'elle évoluera avec une meilleure présence au filet et avec davantage de tirs vers le gardien adverse.

«Les chiffres vont s'améliorer avec l'application du système», assure l'entraîneur.

Un défi pour Gorges et les autres

Les défenseurs qui doivent appliquer la méthode Martin le font avec des responsabilités accrues. La perte d'Andrei Markov et de Ryan O'Byrne a augmenté leur charge de travail.

Du groupe, Josh Gorges est l'un de ceux qui a le mieux répondu.

«Un temps de jeu plus élevé nous place dans des situations avec lesquelles on n'est pas familiers, a expliqué Gorges. Quand on a plus de responsabilités, le plus gros défi est d'ordre mental. Car on doit rester à l'intérieur de ses moyens et se fier à ses points forts.

«Le fait d'avoir la confiance du coach m'aide beaucoup en ce sens. J'ai pris de l'expérience l'an dernier et maintenant je crois davantage en mes moyens.»

De toute façon, a commenté Jacques Martin, le Canadien n'a pas le choix de surtaxer ses troupes.

«Il faut bien ramasser ces minutes-là quelque part, a-t-il dit.

«Notre brigade défensive s'est bien débrouillée, sauf peut-être à Vancouver. Mais il n'y a pas que les défenseurs. On doit travailler en unité de cinq. On doit se replier davantage.

«C'est facile de remarquer une erreur commise par un défenseur mais souvent, elle origine d'une erreur commise par un attaquant.»