Premier choix du Canadien en 2008, Danny Kristo pourrait être nommé capitaine de l'équipe américaine junior en vue des Championnats mondiaux. Portrait d'un espoir qui se développe à l'abri des regards.

Danny Kristo a le meilleur des deux mondes. Il a constitué le premier choix du Canadien en 2008, mais il n'a pas à subir la pression de produire. Il est en effet entouré d'espoirs plus en vue au sein de l'organisation: P.K. Subban, Max Pacioretty, Louis Leblanc, Yannick Weber, Ben Maxwell et compagnie.

Kristo a aussi pu se faire oublier au sein du circuit junior américain, peu couvert par les médias. En outre, il n'est pas francophone et on ne l'a pas préféré à un Québécois apprécié du public. Sans compter qu'on ne le voit pas lors des camps d'entraînement du Canadien.

Le fait d'avoir été repêché en deuxième ronde plutôt qu'en première (le Canadien avait cédé son choix dans la ronde initiale pour obtenir Alex Tanguay) a sans doute contribué aussi à l'éloigner des feux de la rampe, même si à l'époque, le Russe Alexander Buturlin, repêché dans des circonstances semblables, avait eu à subir à Montréal la pression de réussir.

C'est dans ce relatif anonymat que Kristo a offert une performance étincelante en août au camp d'évaluation de l'équipe américaine junior, en prévision du Championnat mondial, auquel il a participé à la surprise générale en raison de son jeune âge l'an dernier.

«J'ai beaucoup aimé son camp à Lake Placid, a souligné le responsable du recrutement chez le Canadien, Trevor Timmins. J'ai parlé aux entraîneurs par la suite et ils m'ont dit qu'à leurs yeux, il avait été le meilleur attaquant là-bas. Il a montré beaucoup de leadership autant sur la glace qu'à l'extérieur. Ils compteront énormément sur lui lors du Championnat mondial.»

L'entraîneur de l'équipe nationale junior, Dean Blais, ne s'est pas gêné pour vanter l'espoir du Canadien dans les médias à la suite de ce camp. Blais le connaît bien pour avoir affronté son équipe dans la USHL l'hiver dernier. «Je l'ai vu à l'ouvre en séries, mais il a atteint un autre niveau ici, a-t-il déclaré au site NHL.com le mois dernier. Je ne sais pas ce qu'il a fait cet été, mais il s'est vraiment amélioré. Il est tellement rapide. J'ai toujours su aussi que c'était un très bon tireur.»

Blais jongle même avec l'idée d'en faire son capitaine lors du Championnat mondial. «C'est un leader, très bon dans le vestiaire. Nous ne nous servons pas de ce camp pour dénicher un capitaine, nous avons encore le temps d'y penser, mais il aurait les qualités requises pour jouer ce rôle.»

Bon programme universitaire

En attendant le Championnat mondial, Kristo fera son entrée au sein de l'une des puissances du hockey universitaire américain, les Fighting Sioux de North Dakota, qui ont mis en valeur au fil des années quantité de joueurs de premier plan, de Jonathan Toews à Zach Parise, Travis Zajac, T.J. Oshie, en passant par Drew Stafford et Brian Lee.

«C'est un très bon programme qui compte sur d'excellents entraîneurs, note Trevor Timmins. Il lui reste du travail à faire. Il doit se renforcer physiquement. Avec le temps, il devra aussi apprendre à mieux lire le jeu et à varier sa vitesse.»

Timmins semble convaincu que Kristo, qui a marqué trois buts à ses deux premiers matchs préparatoires avec l'équipe américaine junior en août, se fera une niche dans la Ligue nationale. «Il va réussir à cause de son excellent coup de patin. La vitesse de ses pieds est incroyable. Il est souvent le premier à cueillir les rondelles libres. Il sera efficace en échec-avant. S'il se développe bien à North Dakota, je le vois aussi dans un rôle offensif. Il a le potentiel pour jouer au sein d'un deuxième trio, sinon un troisième.»