Un nouveau livre sur le hockey prétend que les Oilers d'Edmonton et les Maple Leafs de Toronto ont failli changer d'adresse au début des années 1980.

La biographie portant sur l'ancien propriétaire des Oilers Peter Pocklington indique que sa concession aurait pu déménager à Toronto afin d'évoluer au Maple Leaf Gardens.

Les Maple Leafs, en retour, auraient emménagé dans le nouvel arena d'Edmonton, qui était alors nommé le Coliseum.

Dans le livre intitulé I'd Trade Him Again (Je l'échangerais [Gretzky] si c'était à refaire), Pocklington déclare que le propriétaire des Leafs de l'époque, Harold Ballard, éprouvait des difficultés financières et avait fait cette proposition, en 1980.

Ballard aurait également exigé que Pocklington le paie 50 millions $ comptant.

Pocklington, qui s'est attiré les foudres à Edmonton pour avoir échangé Wayne Gretzky en 1988, a précisé qu'il était en faveur de l'entente, mais que Ballard s'était rétracté au tout dernier moment.

«J'étais vraiment enthousiaste, confie Pocklington dans son bouquin qui devrait faire son apparition dans les librairies la semaine prochaine. J'ai calculé les montants en jeu. Dieu, j'aurais fait fortune à Toronto.»

Les Oilers ont joint les rangs de la Ligue nationale de hockey lors de la saison 1979-1980 et ont disputé leur première rencontre face aux Maple Leafs, le 21 novembre. Les Oilers ont soulevé la première coupe Stanley de leur histoire cinq ans plus tard et en comptaient déjà cinq au tournant des années 1990.

Cependant, Gretzky et plusieurs vedettes montantes de Oilers attiraient déjà l'attention longtemps avant leur premier championnat.

Gretzky a inscrit 55 buts et récolté un total de 164 points à sa deuxième campagne dans la LNH. Ce dernier, qui a rédigé la préface du bouquin, ne semble pas entretenir de rancune envers Pocklington.

«Je n'ai aucune amertume, écrit-il. Je considère Peter comme un ami, et j'espère qu'il pense la même chose.»

L'ouvrage souligne que les Oilers étaient les meneurs de la ligue au chapitre des foules et qu'ils évoulaient dans un arena qui comptait plus de sièges que le Maple Leaf Gardens. Les premiers balbutiements des Oilers coïncidaient également avec le premier boom pétrolier de l'Alberta, et des miliers de personnes disposant de revenus astronomiques ont permis à la formation albertaine d'élargir leur base de partisans.

Les Leafs, d'un autre côté, semblaient en piteux état. Le livre explique que l'alignement avait était affaibli par le directeur général Punch Imlach et que l'équipe perdait du terrain au classement général après qu'il eut échangé les favoris de la foule, Lanny McDonald et Tiger Williams. Les Leafs ont remporté seulement 28 matchs en 1980-1981, et ont terminé au dernier rang de leur division.

Le Maple Leaf Gardens, qui avait été construit 50 ans auparavant, tombait en ruine.

Pocklington confie qu'il ne sait pas exactement à quel moment l'entente a échoué.

«Je ne sais pas, dit-il. Ballard s'est rétracté. Il était un vieux bouc.»

Les auteurs du livre, J'Lyn Nye et Terry McConnell, suggèrent que Ballard aurait trouvé d'autres sources de financement. Ils précisent que cette décision est survenue au moment même où Ballard avait décidé de s'entendre avec la Brasserie Molson comme partenaire commercial des Leafs.

En 1997, Pocklington a été victime de difficultés financières. La banque a demandé qu'il rembourse ses prêts, et en conséquence il a été obligé de vendre la concession à un groupe d'acheteurs locaux. Il s'est ensuite établi aux États-Unis.

Pocklington fait actuellement face à la justice en Californie dans une affaire de fraude financière.