Scott Gomez et ses coéquipiers du Canadien vont se réveiller les jambes raides et des crampes au ventre, vendredi matin, à Edmonton. Et ce, après une nuit qu'ils auront passé à se remettre du châtiment que leur a infligé Jacques Martin, jeudi, à l'entraînement.

Au lendemain d'un revers gênant (7-1) aux mains des Canucks de Vancouver, Martin a joué du sifflet et du chronomètre lors d'un entraînement punitif de près de 90 minutes avant de quitter pour Edmonton.

«Cette pratique a certainement sa place dans mon top 5 en carrière. En fait, je pense qu'elle occupe les cinq premières places», a souligné Maxim Lapierre, incapable de rire de la blague qu'il venait de lancer.

Pourtant jeune, fougueux et en excellente forme physique, Lapierre s'est effondré à quelques reprises en bout de patinoire alors que lui et ses coéquipiers multipliaient les longueurs effectuées à plein régime.

On l'a même vu se placer le visage contre la patinoire afin de retrouver un peu ses esprits.

Avec deux jours de congé avant la prochaine rencontre, samedi, contre les Oilers, l'occasion se prêtait à un entraînement du genre.

«Je ne sais pas s'il y a de bons moments pour un entraînement comme celui-ci, mais je dois dire qu'on le méritait amplement. C'est un retour à la veille école. Mais disons que cela a l'avantage d'être clair», a ajouté Hal Gill, qui souffrait visiblement sur la patinoire.

«Nous devons travailler plus fort. C'est inexcusable d'abandonner comme on l'a fait hier (mercredi) et il (Martin) nous l'a bien fait comprendre», a ajouté Brian Gionta.

Le meilleur pour la fin

Jacques Martin n'a pas sorti le fouet dès le début de l'entraînement.

Il a fait patiner ses joueurs une dizaine de minutes en levée de rideau.

Puis, par le biais d'exercices très exigeants, il les a fait travailler dans différentes facettes du jeu qui laissent à désirer depuis le début de la saison.

Par le biais de sorties de zone qui se succédaient au rythme des coups de sifflet saccadés de Jacques Martin, d'assauts vers le filet et surtout de batailles à un contre un dans les coins de patinoire, suivies d'un sprint jusqu'au centre de la glace pour ceux qui perdaient leurs duels, les joueurs en ont bavé un coup.

«J'aime bien mieux être assis ici», a d'ailleurs lancé Benoit Brunet en regardant ce qui se passait sur la patinoire.

«Vous n'avez pas idée à quel point c'est difficile. Il les pousse à fond, les gars en bavent un coup», expliquait Brunet qui a vécu sa part d'entraînements punitifs au cours de sa carrière.

Mais le meilleur, ou le pire, selon qu'on se place du côté des joueurs ou de Jacques Martin, était à venir.

Car après avoir travaillé avec des rondelles, les petits gars ont patiné sans rondelle.

Divisés en trois groupes, ils ont effectué des six vagues successives de quatre longueurs de patinoire. Le manège a duré une vingtaine de minutes.

Même les meilleurs patineurs et les petits joueurs grimaçaient de douleurs. Pour Hal Gill, Georges Laraque et les gardiens qui traînaient leur lourd équipement, ça semblait carrément pénible.

«J'ai peur de vomir», a lancé Carey Price en demandant un peu de répit avant de répondre aux questions des journalistes.

«Ça fait mal de partout et il faut une bonne journée pour se remettre d'un entrainement pareil. Mais quand c'est justifié, tu peux difficilement le contester», a ajouté Hal Gill.

Guillaume Latendresse était loin de craindre les conséquences d'une telle raclée au lendemain d'une séquence de deux matchs en deux soirs.

«C'est le début de la saison, c'est le meilleur temps le faire. Il y a une leçon à tirer et j'espère qu'on va s'en souvenir.»

Un seul joueur a échappé au sifflet de Jacques Martin: Glen Metropolit. À l'écart du jeu lors des deux derniers matchs, le vétéran joueur de centre a toutefois patiné en solitaire pendant que ses coéquipiers retrouvaient leurs esprits dans le vestiaire.

«C'est encourageant. Je verrai demain à l'entraînement, mais je veux jouer samedi», a indiqué Metropolit.

Au lendemain de la punition de jeudi, le Canadien devrait s'entraîner légèrement à Edmonton vendredi. Ne serait-ce que pour chasser l'acide lactique généré par l'effort surhumain exigé jeudi...