Bob Gainey a mandaté un ancien coéquipier, Serge Boisvert, pour superviser la progression des espoirs de l'équipe qui jouent dans la NCAA. Boisvert veillera notamment au développement de Louis Leblanc, premier choix du Canadien au dernier repêchage.

Après avoir sélectionné dans les dernières années plusieurs joueurs issus des universités américaines, le Canadien a cru bon d'encadrer davantage ces espoirs. L'équipe vient d'embaucher l'ancien attaquant Serge Boisvert pour qu'il supervise la progression des joueurs évoluant dans la NCAA.

«Aux États-Unis, nos hommes sont tellement occupés avec les joueurs d'écoles secondaires, de la USHL et du tier II qu'on n'a pas la chance de voir nos espoirs universitaires autant qu'on le voudrait, a expliqué le directeur du développement et du recrutement des joueurs chez le Canadien, Trevor Timmins. Or, Serge est un bon communicateur. Bob (Gainey) le connaît bien et il s'est déjà engagé avec nous au camp de développement et au camp des recrues.»

Boisvert, un ancien du Canadien qui a remporté avec Gainey la Coupe Stanley en 1986, aura 10 joueurs sous sa supervision. Il s'occupera notamment du premier choix du Canadien au dernier repêchage, Louis Leblanc (qui étudie à Harvard), ainsi que de Danny Kristo, Steve Quailer et David Fischer.

«Le suivi ne se fera pas seulement au niveau de la patinoire, mais à l'extérieur aussi, a expliqué Boisvert. Je pourrai être en contact avec eux 24 heures sur 24.»

Il s'agit d'un mandat à temps partiel, et cela fait le bonheur de Boisvert qui, depuis 2006, travaille comme directeur du développement chez Délipomme, un producteur de collations faites à partir de pommes. «Ça tombe bien car les matchs de la NCAA ne se déroulent que la fin de semaine.»

Pas d'ingérence

Dans le cadre de ce nouveau mandat, Boisvert sera aussi en contact avec les entraîneurs des différentes universités. «Si j'identifie une lacune dans le jeu de Louis Leblanc, par exemple, je vais pouvoir aller m'asseoir avec le coach et lui demander ce qu'il en pense et si certains exercices ne pourraient pas aider à régler le problème», a-t-il expliqué.

Trevor Timmins est certain que les équipes universitaires n'y verront pas une forme d'ingérence. «Une fois que nos jeunes retournent à l'université, on les laisse entièrement aux soins de leur organisation là-bas, a-t-il insisté. On ne va pas essayer de coacher à leur place! Serge va plutôt agir comme mentor afin d'écouter les préoccupations des joueurs et leur donner ses impressions après les matchs.

«Il ne se mêlera pas des systèmes de jeu, seulement des habiletés individuelles.»

Par le passé, le Canadien a suggéré à des espoirs de premier plan comme Max Pacioretty de quitter l'université et de faire le passage chez les professionnels. Et il en a laissé d'autres, comme David Fischer, aller au bout de leurs quatre années d'études.

Boisvert assure qu'il n'influencera pas les espoirs afin qu'ils écourtent leurs études pour joindre la LHJMQ ou le club-école du Canadien, les Bulldogs de Hamilton.

«On ne doit pas forcer le petit bonhomme à quitter l'université, a soutenu Boisvert. La décision doit venir de lui. Des jeunes comme Leblanc ont choisi l'université parce que les études étaient importantes pour eux.»

«Inviter un jeune à passer chez les pros relève des opérations hockey, a enchaîné Trevor Timmins. Depuis quelques années, Bob Gainey préfère approcher les espoirs au camp de développement après avoir vu comment un jeune se mêle à d'autres jeunes qui ont déjà fait le passage chez les pros.»