Georges Laraque esquisse un large sourire quand on lui demande s'il sera plus actif dans la défense de ses coéquipiers auprès de l'Association des joueurs de la LNH qu'il ne l'a été sur la patinoire l'an dernier.

«Je serai un représentant très impliqué. Je l'étais déjà comme simple joueur, alors que j'étais plus au courant des dossiers que certains de mes anciens représentants. Je le serai davantage maintenant. Surtout que notre syndicat traverse des moments très difficiles et qu'on doit se préparer en vue de la fin de notre convention collective», assure Laraque en bon politicien.

Signée après le lock-out qui a annulé la saison 2004-2005, la convention collective liant la LNH à ses quelque 750 joueurs sera échue en septembre 2011.

Le temps presse donc pour remplacer le directeur général Paul Kelly, congédié de façon cavalière il y a quelques semaines. «Le hockey ne peut se permettre un autre conflit, convient Laraque. Mais en même temps, nous devrons être plus fermes à l'endroit de la LNH et garder nos distances.»

Un fossé que Paul Kelly ne respectait pas, semble-t-il, et qui a contribué à son congédiement.

«Un divorce, tu ne règles pas ça sur la place publique. Je ne veux donc pas dévoiler tous les détails de l'affaire. Mais si j'ai été surpris par le départ précipité de Paul, les explications qui m'ont ensuite été fournies m'ont permis de mieux comprendre. Garry Bettman a déjà un bras droit en Bill Daly. Il n'avait pas besoin d'un bras gauche en Paul Kelly. Celui qui le remplacera devra consacrer toutes ses énergies à la défense des joueurs», dicte celui qui remplace Mike Komisarek à titre de représentant des joueurs du Canadien.

Un ancien joueur?

Après le départ de Bob Goodenow au terme d'un duel qu'il a perdu avec Gary Bettman dans le cadre du conflit de 2004, après les départs de Ted Saskin - accusé de lire des courriels confidentiels échangés entre les joueurs - et celui tout récent de Kelly, l'Association des joueurs est-elle mûre pour confier le rôle de directeur général à un ancien joueur?

«Peut-être. Mais ça nous prendra d'abord et avant tout un candidat fort. Peu importe qu'il soit joueur ou non», admet Laraque.

Des noms ont déjà été avancés: Vincent Damphousse, Chris Chelios, Eric Lindros... «On doit ouvrir les portes le plus large possible pour trouver le gars qui ramènera de la stabilité au sein de notre syndicat. C'est essentiel d'être unis et forts pour entreprendre les prochaines négociations, qui sont toutes proches. Ça prendra donc un gars solide, qui a de l'expérience et qui est bien au fait de tous les dossiers. Je n'ai pas une liste de candidats en tête. Mais un gars comme Stu Grimson, qui a joué longtemps dans la Ligue, qui est aussi avocat et qui a une très bonne tête sur les épaules, me semble le type de candidat qui serait intéressant.»