Si les circonstances avaient été différentes, les Devils du New Jersey auraient pu être l'équipe de Pat Burns. Quand l'équipe se cherchait un nouvel entraîneur, cet été, Burns aurait pu être un choix logique. Il a un style direct, et ne rend pas les choses compliquées quand elles n'ont pas à l'être. Il possède une bague de la coupe Stanley, signe par excellence des succès qu'il a connus en trois passages comme entraîneur dans la LNH.

Burns a une place de choix dans l'histoire des Devils, mais dans les faits, son retour comme entraîneur n'a jamais été une possibilité. Burns, 57 ans, est aux prises avec le cancer pour la troisième fois depuis qu'on lui a diagnostiqué un cancer du côlon, lors des séries éliminatoires de 2004. Il a vaincu ce cancer, ainsi qu'un cancer du foie.

Cette fois-ci, l'ennemi est un cancer des poumons incurable, qui a laissé des traces visibles chez l'ancien policier. Burns a perdu 57 livres; son poids est maintenant de 184 livres, sa voix est très faible, et il a décidé ne plus subir de nouveaux traitements.

«C'est réglé. Ca ne changeait pas grand-chose, et ça ne va pas aider pour l'avenir. C'est maintenant une question de temps, en fait, a dit Burns à partir de son domicile au New Hampshire. Je me sens couci-couça. C'est une bataille, mais nous le savions. Ca ne va pas aller en s'améliorant.»

Habituellement, Burns se rendrait bientôt à son autre résidence, en Floride. Il conserve ses fonctions d'instructeur occasionnel et de dépisteur pour les Devils, et la majorité de son travail est consacrée à regarder des matches à Tampa et à Sunrise, en Floride. Mais ce travail est remis en question, car le risque posé par le virus de la grippe A (H1N1) fait qu'il est dangereux pour Burns de se trouver en présence de foules.

Il n'assistera pas au troisième match des Devils en saison régulière, le 8 octobre à Tampa, où il a l'habitude de rencontrer les gens de l'équipe dont le d.g., Lou Lamoriello.

«Je ne serai pas au premier match sur la route à Tampa. Je n'irai pas en Floride avant le mois prochain, possiblement, mais les docteurs m'ont en quelque sorte conseillé de rester à l'écart des foules à cause du virus H1N1, a dit Burns. Les inoculations ne seront pas disponibles avant le début du mois d'octobre, et je veux en bénéficier.

«Je vais essayer de travailler. Je vais essayer d'aller voir des matches à Tampa et Miami, comme je l'ai fait l'année passée. Autant que possible. J'aimerais en faire beaucoup plus, mais je ne peux pas. Je ne veux pas me déplacer par avion et dans les aéroports. C'est une situation difficile pour moi parce que si le virus atteint mes poumons, ça va causer un problème. Je vais faire ce que je peux en auto.»

Burns est un ardent supporter de Jacques Lemaire, mais il croit que s'il avait été en santé, les Devils se seraient peut-être tournés vers lui quand Brent Sutter a quitté l'équipe avec une saison à écouler à son contrat, le 9 juin.

«Je pense que oui, a dit Burns. Si j'avais été en santé, j'aurais aimé diriger, mais le retour de Jacques est une excellente chose pour notre équipe de hockey. Je pense qu'il est l'entraîneur parfait pour le contexte dans lequel on se trouve. A mon avis, il est le choix idéal.»

C'est lors de la 1e ronde des séries de 2004 que Burns a appris qu'il souffrait d'un cancer du côlon. Il a subi des traitements cet été-là et aussi pendant le lock-out de 2004-05, dans l'intention de retourner derrière le banc des Devils, mais un cancer du foie a mis fin à cet espoir.

Au printemps 2008, Burns s'est senti assez bien pour agir comme adjoint de Ken Hitchcock avec l'équipe canadienne au championnat du monde de hockey, à Québec et Halifax. A son retour chez lui, toutefois, il a appris qu'il souffrait d'un cancer des poumons incurable.

Il espère avoir assez de forces pour faire un peu de dépistage pour les Devils, une fois qu'il sera protégé par inoculation contre le virus H1N1.

«J'ai perdu beaucoup de poids, a dit Burns. Mais vous ne pouvez pas rester assis toute la journée, ou vous allez devenir fou.»