Ryan O'Byrne doit être un peu masochiste. Il a passé l'été à regarder les bandes vidéos de sa saison dernière!

«C'est bien d'avoir pu décortiquer ce que je faisais de mal l'an passé», a-t-il plaidé.

O'Byrne a également ajouté huit livres de muscle, a tenté d'améliorer sa vitesse d'exécution, et s'est entraîné plus intensément à la boxe.

Tout ce travail physique lui sera sûrement salutaire.

Mais c'est mentalement que le défenseur de 6'6 et 235 livres doit faire le plus de rattrapage.

«Ryan montrait une belle progression il y a deux ans, mais ça ne fait aucun doute qu'il a perdu confiance l'an dernier», a noté Jacques Martin, qui avait l'oeil sur lui à l'époque où il était DG des Panthers de la Floride.

La saison d'O'Byrne l'an dernier a déraillé comme celle de plusieurs coéquipiers.

«Les roues de notre chariot sont tombées à un certain moment, mais je ne saurais pas dire quand ni pourquoi, a mentionné O'Byrne.

«Je pense que tout le monde l'an passé a péché par excès de confiance. Notre belle fiche du début de saison nous a fait croire que tout serait facile.

«Puis quelques mauvais matchs viennent te faire mal et, tout à coup, tu perds confiance.»

Quand O'Byrne parle ainsi, difficile de ne pas penser à ce but marqué dans son propre filet qui a stigmatisé sa saison et fait de lui une tête de turc...

Un renvoi à Hamilton plus tard, le jeu d'O'Byrne était devenu fragile.

«Mais cette année-là est derrière moi, insiste-t-il.

«Je veux maintenant laisser une empreinte et avoir un impact. Je veux que nos adversaires puissent dire: 'c'était difficile de jouer contre Ryan O'Byrne ce soir'.

Du jeu robuste

Jacques Martin est prêt à lui donner sa chance en lui trouvant un partenaire qui bouge bien la rondelle. Le fait qu'O'Byrne soit le seul défenseur droitier avec une expérience de la LNH joue en sa faveur.

«Mais c'est important que Ryan préconise un jeu physique, insiste Martin. Ça doit faire partie de son répertoire.»

Comme dans le cas de Guillaume Latendresse, le message semble avoir été entendu. Lundi, O'Byrne s'est distingué avec quelques mises en échec, dont une particulièrement vigoureuse à l'endroit de Gregory Stewart.

Il reste à voir s'il maintiendra la cadence. S'il prouvera que cette dimension robuste est bel et bien dans sa nature.

Pris en sandwich

Dans un passé pas si lointain, O'Byrne avait suffisamment progressé pour mériter un contrat de trois ans de la part du Canadien. Mais après une saison en enfer, le défenseur de 25 ans est désormais pris en sandwich. D'un côté, il ne fait plus partie de ces espoirs qui cognent à la porte. Et de l'autre, il vient de voir les vétérans Hal Gill et Paul Mara débarquer à Montréal pour remplir un rôle qu'il n'a pas occupé efficacement l'an dernier. Résultat: O'Byrne est à l'heure actuelle le septième défenseur de l'équipe, gravitant entre un potentiel pas encore développé et la menace d'être dépassé par des plus jeunes. «L'an passé, j'étais arrivé au camp en étant l'un des six premiers défenseurs, a-t-il rappelé. Le message que je reçois cette année, c'est que je vais devoir me battre pour un poste. «Je ne suis pas P.K. Subban ou Yannick Weber. Je dois jouer le genre de jeu qui me caractérise, et ça veut dire frapper fort et bien jouer dans ma zone.» Le temps presse pour O'Byrne, mais il n'a pas encore joué toutes ses cartes.