Jaroslav Spacek est bien heureux de se retrouver à Montréal, «dans une vraie ville de hockey» et d'y rejoindre son bon ami et compatriote Roman Hamrlik.

Mais à ceux qui croient que les deux Tchèques formeront un duo régulier, Spacek sert une mise en garde: «je préfère jouer à gauche où j'ai toujours évolué à l'exception de mes présences en avantage numérique. L'idée de jouer en compagnie de Roman est intéressante, mais il joue à gauche lui aussi. Il faudra voir ce que les entraîneurs veulent et discuter de toutes les possibilités», a lancé Spacek qui rencontrait les journalistes pour la première fois depuis sa mise sous contrat l'été dernier.

Croisé après le match simulé dont il est sorti avec le genou gauche ceinturé d'un sac de glace, Roman Hamrlik a souri lorsqu'on lui a demandé s'il était prêt à faire le saut à droite pour ouvrir la porte à Spacek.

«Pas question», a lancé Hamrlik en riant.

«Nous nous sommes rencontrés cet été en République tchèque après sa mise sous contrat et c'est bien sûr que nous avons discuté de la possibilité de jouer ensemble. Je lui ai dit que s'il voulait jouer avec moi, il devrait aller à droite. Il m'a répondu la même chose. On est un peu mal pris. Si on doit jouer ensemble, il faudra peut-être tirer à pile ou face pour savoir qui fera le saut de l'autre côté», a poursuivi Hamrlik en souriant.

Plus sérieusement, Hamrlik a convenu qu'il avait déjà évolué à droite, mais que c'était loin d'être sa préférence.

«À New York, avec les Islanders, je me suis retrouvé à la droite de Zdeno Chara lors de son arrivée dans la LNH. Je me débrouillais, mais je suis beaucoup plus à l'aise à gauche. Mais bon. Ce n'est que le premier jour du camp et nous verrons quels sont les plans des entraîneurs. Nous en avons parlé un peu, mais ça deviendra un sujet de discussion plus sérieuse plus tard dans le camp», a lancé Hamrlik.

Quant à Spacek, après avoir esquissé quelques moues en raison des questions répétées sur le partage éventuel du travail avec Hamrlik, il a finalement concédé «si je dois jouer à droite, je le ferai, mais ce n'est certainement pas la première option.»

Un seul droitier

Si une équipe de hockey n'a jamais trop de bons défenseurs, le Canadien se retrouve dans une situation particulière alors que seul Ryan O'Byrne tire de la droite.

Tous les autres défenseurs en lice pour les sept premiers postes - Markov, Hamrlik, Spacek, Mara, Gorges et Gill - sont gauchers.

«La situation n'est pas idéale, mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'il s'agit d'un problème. On verra au fil du camp les scénarios qui s'offriront à nous», a indiqué Jacques Martin.

C'est au sein de la relève que le Canadien compte du renfort à la ligne bleue. À titre d'exemple, P.K. Subban, Yannick Weber et Mathieu Carle tirent tous de la droite.

Un avantage pour ces jeunes?

«C'est certainement un atout supplémentaire qui les aidera à un moment donné», a convenu Jacques Martin.

Questionné sur ce sujet, P.K. Subban a été pris de court.

«Honnêtement, je n'avais jamais remarqué qu'il y avait si peu de droitiers. Mais bon. Je n'accorde pas trop d'importance à ça. Si je joue comme un pied, je vais faciliter leurs décisions, peu importe que je sois droitier ou non. Il me faut donc offrir les meilleures performances possibles.»

Spacek-Markov

S'il préférerait évoluer à gauche à forces égales, Jaroslav Spacek ne rechignera pas à l'idée d'occuper la pointe droite lors des attaques massives. Un privilège qui lui permettra d'évoluer en compagnie d'Andrei Markov.

«J'ai toujours été en mesure de faire ma marque en attaque massive au cours de ma carrière. Je décoche de bons tirs sur réception et je crois que je serai bien servi par la qualité des passes de Markov», a convenu Spacek qui considère que ses aptitudes en attaque à cinq ont contribué à mousser sa candidature chez le Canadien.