«C'est un nouveau centenaire!» a clamé Bob Gainey, jeudi matin, pour résumer l'ampleur des changements chez le Canadien, tant chez les propriétaires qu'au niveau hockey.

C'est une année de transition, de renouveau.

«Mais cette équipe-là n'est pas en reconstruction, a insisté le président Pierre Boivin.

«On vient de recruter les meilleurs joueurs disponibles sur le marché et ce n'est pas vrai que les joueurs ne veulent pas venir à Montréal.»

Avec autant de nouveaux visages, le Tricolore n'aura pas trop du camp d'entraînement et de son petit périple dans un ranch en Ontario pour souder ses effectifs.

«On a un groupe qui doit devenir une équipe», a indiqué Gainey, qui s'attend à ce que ce processus prenne un certain temps.

Le robuste Travis Moen se souvient d'avoir vécu un branle-bas de combat de cette nature.

«Quand je suis arrivé à Anaheim, Brian Burke avait procédé à de nombreux changements. Les joueurs s'étaient assez bien ajustés, mais Burke avait clairement établi que c'était SON équipe.»

Moen, qui s'amène dans l'Association Est pour la première fois de sa carrière, a admis qu'il se sentait un peu dépaysé.

«Heureusement, j'ai joué pendant deux ans à Kelowna avec Josh Gorges, a-t-il noté. Ça fait du bien de connaître quelqu'un!»

Gorges lui a-t-il donné un conseil pour aborder son séjour à Montréal?

«Il m'a juste dit de ne pas perdre!»

Cammalleri au magasin, Gomez à l'école

Dans les dernières semaines, les nouveaux venus du Canadien ont pris chacun à leur façon la mesure de la popularité de l'équipe.

Mike Cammalleri, par exemple, a su que les chandails à son effigie s'envolaient comme des petits pains chauds.

«C'est assez excitant, a convenu le franc-tireur. Je vais m'arranger pour que les fans aient quelque chose à regarder!»

Scott Gomez, lui, s'est déjà mis à l'apprentissage du français. «Ça faisait longtemps que je n'avais pas été à l'école, a raconté le centre de 29 ans. Ça me rappelle de mauvais souvenirs!»

Gomez, qui a confié avoir négocié avec le Canadien au moment où il était joueur autonome, dit avoir une bonne idée de ce que l'équipe a pu traverser l'an dernier.

«Je me mets à la place des joueurs qui étaient dans ce vestiaire l'an passé et je trouve ça un peu injuste pour eux, a-t-il indiqué.

«À travers toute la ligue, on entendait parler de ce qui se passait à Montréal et ça ressemblait à un roman-savon quotidien.

«Or, l'équipe a réussi à se classer en séries alors qu'elle aurait très bien pu s'effondrer. Il y avait des joueurs de caractère dans cette équipe.»

Des Devils au Canadien

Après l'acquisition de Gomez, celle de Brian Gionta a laissé présumer que Bob Gainey tentait de faire renaître la magie qui avait si bien opéré entre les deux hommes avec les Devils du New Jersey, surtout en 2005-2006.

«Brian et moi avons joué ensemble depuis l'âge de 14 ans, a rappelé Gomez. Mais ça fait quelques années qu'on n'a pas été réunis. Ça prendra beaucoup de travail si l'on veut recréer cette magie-là.

«Mais en autant qu'il fait ce que je lui dis, ça va bien aller!»

Gionta, lui, a admis qu'un changement de décor était le bienvenu après avoir connu un déclin constant au chapitre des buts depuis quatre ans.

Il a peut-être changé d'équipe, mais le discours qu'il va entendre au fil de la saison lui sera certainement familier.

«Avec les Devils, la philosophie était que, peu importe ton rôle ou qui tu es, tu dois être responsable au niveau de la défensive.

«Je m'attends à ce que Jacques Martin gère les choses de la même manière.»