Mikael Johansson passe presque inaperçu au camp des recrues du Canadien.

L'attaquant suédois de 24 ans, embauché à titre de joueur autonome par le Tricolore le printemps dernier, s'amène pourtant en Amérique du Nord avec un potentiel intéressant et une belle maturité.

Choix de neuvième ronde des Red Wings de Detroit en 2003, Johansson a complété, l'hiver dernier, sa quatrième saison dans la Ligue d'élite suédoise avec Farjestads, qui a remporté le championnat au printemps, grâce entre autres aux performances du gardien Jonas Gustavsson.

Johansson a amassé 39 points en 53 matchs au sein d'un trio avec l'espoir des Stars de Dallas, Fabian Brunnstrom, il y a deux ans, et obtenu 34 points en 49 rencontres l'an dernier.

«Il nous amène de la profondeur au poste de centre, a dit l'entraîneur Jacques Martin, hier midi. Il a de l'expérience chez les professionnels. La Ligue d'élite suédoise est une très bonne ligue de hockey. Je suis sûr qu'il aidera notre organisation.»

Johansson n'est pas très grand à 5 pieds 10 pouces, mais il est costaud. Il pèse 189 livres et possède un bon centre de gravité. En entrevue, on retrouve devant nous le Suédois typique. Sympathique et courtois, mais un brin réservé. «Je suis un joueur offensif capable de bien distribuer la rondelle pour mes coéquipiers», a-t-il dit.

La plupart des Européens qui font le saut en Amérique du Nord dans la mi-vingtaine veulent obtenir l'assurance de jouer dans la LNH.

«Je serai patient»

Johansson est prêt à attendre le temps voulu.

«Je ne suis pas sûr de mériter un poste avec l'équipe. Je vais essayer de leur montrer ce dont je suis capable. Si je ne parviens pas à être retenu, j'irai à Hamilton dans l'espoir de revenir. J'entends passer l'année en Amérique du Nord. Je ne sais pas si ça prendra un match, 10 matchs ou 10 ans pour atteindre la LNH, mais je serai patient.»

Johansson a attendu six ans avant de franchir l'Atlantique. L'expérience vécue par son partenaire de trio Fabian Brunnstrom, l'un des joueurs autonomes européens les plus convoités au printemps 2008, qui a amassé 29 points en 55 matchs l'an dernier chez les Stars, l'a probablement inspiré.

«J'ai joué sur le même trio que lui pendant une saison complète. S'il peut jouer dans la Ligue nationale, pourquoi ne le pourrais-je pas moi aussi ?»

Déçu de ne pas avoir été retenu par les Red Wings, qui regorgent de joueurs suédois? «Pas du tout, a-il répondu. Ils ont vraiment une bonne équipe et d'autres bons choix au repêchage qui s'en viennent. Ils ont pris une décision et je l'accepte. Je ne sais pas vraiment pourquoi ça n'a pas fonctionné. Ils ne m'ont jamais vraiment donné de nouvelles ces dernières années.»

Johansson a commencé à attirer les regards il y a un an. «J'ai eu des offres de contrat de la LNH l'an dernier, mais je préférais passer une saison supplémentaire en Europe. Cette année, je me sentais prêt. Quand le Canadien s'est présenté, je n'ai pas hésité. Il s'agit de l'une des plus grandes organisations du sport, très riche en histoire. Je suis heureux d'être ici. Je viens de la même ville que Jonas Hoglund et Kjell Dahlin, qui ont joué ici, et je leur ai parlé de l'équipe. Mon choix a été facile à faire.»

Le Suédois, qui a aussi participé au camp de développement de l'équipe en juillet, tente toujours de s'ajuster à la dimension réduite de la patinoire. «J'ai beaucoup de nouvelles choses à apprivoiser, mais je m'amuse. J'en apprends à chaque jour. Sur les grandes surfaces en Europe, on peut conserver le disque plus longtemps. Ici, il faut réagir plus rapidement. Et les tirs au but sont plus nombreux. Je dois apprendre à lancer davantage et à accélérer mes départs.»

Le Canadien espère détenir une belle carte cachée. Un joueur à suivre ces prochaines semaines.