Roberto Luongo est un homme riche et heureux.

Le gardien québécois touchera 64 millions en 12 ans lorsque son contrat actuel avec les Canucks de Vancouver prendra fin en juillet 2010.

Après avoir vécu un divorce amer avec les Panthers de la Floride il y a quelques années, l'athlète de 30 ans est heureux du dénouement de la situation puisqu'il tenait à demeurer à Vancouver.

«Je me suis donné quelques semaines de réflexion après la saison et la décision était devenue claire pour ma famille et moi. Nous adorons Vancouver et l'organisation nous a toujours bien traités. La seule chose que je souhaite maintenant, c'est de remporter la Coupe Stanley, et les Canucks m'ont prouvé au cours des dernières années qu'ils veulent gagner. C'est une équipe qui n'hésitera pas à acquérir des joueurs et ça demeure la seule chose qui compte pour moi», a-t-il déclaré, hier, aux médias.

Son agent, Gilles Lupien, disait, hier, au bout du fil avoir discuté en harmonie avec les Canucks pendant toutes les négociations engagées il y a six mois.

«Ça a été assez simple. Quand ton joueur dit qu'il veut rester avec l'équipe, ça facilite les choses. Les Canucks auraient pu profiter du fait que Roberto a dévoilé ses intentions favorables dans les journaux pour négocier de façon plus serrée, mais ils ne l'ont pas fait. Ils ont été très professionnels. Le directeur général Mike Gillis est un ancien joueur, un ancien agent, il a une Maîtrise à Harvard. C'est un gars intelligent. Il comprend ma job. Il sait ce que le joueur vaut, il sait que l'Association des joueurs est là. Les négociations ont été agréables.»

À quelques mois d'intervalle, donc, Gillis, qui a succédé à Dave Nonis il y a un peu plus d'un an, a su garder ses joueurs les plus importants. À l'ouverture du marché des joueurs autonomes, le 1er juillet, il avait mis sous contrat les jumeaux Henrik et Daniel Sedin pour les cinq prochaines années, évitant ainsi de les perdre sans rien obtenir en retour.

La semaine dernière, il a solidifié sa défense en acquérant Christian Ehrhoff et Brad Lukowich des Sharks de San Jose puis en embauchant Mathieu Schneider, pour ainsi combler le vide laissé par le départ de leur leader Mattias Ohlund.

«Les Canucks sont sur la bonne voie, a dit Lupien. Tu sais que la reconstruction ne prend pas une semaine ou deux. C'est du long terme. Mais il y a de bons jeunes. Et nous, on savait il y a deux semaines qu'il y avait cet échange dans l'air, on savait que Mike Gillis voulait améliorer sa défense. Ça donne confiance à Roberto et aux autres joueurs.»

Gillis et Lupien ont entrepris les discussions en février. «Il tenait à savoir si Roberto voulait rester. Quand je l'ai appelé, Roberto m'a demandé d'attendre que la saison se termine. Ça a pris seulement quelques semaines après la fin de la saison. Nous avons alors commencé à négocier. Il y a deux semaines, ils sont venus ici (à Montréal) pour s'asseoir avec Roberto et moi. Ça s'est intensifié à compter de ce moment-là.»

Le DG des Canucks est bien heureux de pouvoir compter sur Luongo pour les 13 prochaines années (il lui reste encore une année de contrat). «Il est notre joueur le plus important, notre capitaine, a déclaré Gillis en conférence de presse à Vancouver. Nous croyons qu'il est le joueur le plus dominant à sa position. La durée du contrat témoigne de sa rigueur, de son sérieux, de sa durabilité.»

Luongo touchera 10 millions en 2010-2011. Puis 6,7 millions à chaque année entre 2011 et 2018. Son salaire passera ensuite à 3,3 millions en 2018-19, puis chutera à moins de 2 millions par hiver lors des trois dernières années de son contrat.

Certains contrats de ce type ont été scrutés à la loupe récemment par la LNH, qui y voit un moyen de réduire les effets du plafond salarial. En allongeant la durée du contrat, on réduit la moyenne comptabilisée à chaque année. Si le joueur prend sa retraite avant la fin du contrat, on libère dès lors un montant important qui aurait compté au sein de la masse salariale, à condition que le joueur soit âgé de moins de 35 ans à la signature de son contrat.

Lupien s'en défend bien. «Roberto veut jouer toutes ces années. C'est normal que l'équipe, à la fin, veuille réduire le salaire versé parce qu'un athlète devient moins bon vers l'âge de 40, 41 ou 42 ans. Ce contrat le mènerait à 42 ans. Ce n'est pas pire que Dominik Hasek ou Curtis Joseph. Il se tient en forme.

« Si la LNH veut éviter ça, elle n'aurait qu'à imposer un règlement qui stipule que la dernière année de salaire doit être la plus payante.»

Les Canucks n'auront aucune inquiétude devant le filet pendant un bon moment...

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