Le défenseur des Islanders de New York Bruno Gervais jure qu'il ignorait les intentions de ses patrons lors du repêchage de la LNH à Montréal, en juin.

Gervais occupait pourtant un siège de choix puisqu'il a passé ce week-end à la table des Islanders en compagnie de ses patrons et des recruteurs de l'équipe au Centre Bell!

 

«J'ai appris la sélection de John Tavares en même temps que tout le monde quand ils ont fait l'annonce sur le podium, confiait-il hier au bout du fil à quelques heures de son départ pour New York. Même les recruteurs du club qui se trouvaient à table ne le savaient pas. C'était la décision du grand patron, du recruteur en chef et de l'adjoint au directeur général. Ils ont voulu garder le secret jusqu'à la fin.»

Le Québécois avait cependant le pressentiment que Tavares constituerait le choix de l'équipe.

«Ça faisait des années qu'il devait être repêché au premier rang. Mais curieusement, plus on se rapprochait du repêchage, plus on commençait à parler des deux autres, Hedman et Duchene. Le gars a tellement été sous la loupe qu'on a essayé de lui trouver des bibittes. On a eu de la difficulté à marquer des buts pendant des années à New York, on ne pouvait pas passer à côté d'un gars comme ça.»

Gervais, 24 ans, qui entamera sa cinquième saison avec l'équipe, a pris du galon l'hiver dernier. Deuxième de l'équipe au chapitre du temps d'utilisation, on lui a confié le rôle de deuxième défenseur au sein d'un duo avec Mark Streit en seconde moitié de saison et il a répondu avec 10 points à ses 20 derniers matchs.

«Ça a cliqué tout de suite avec Mark Streit. On aime contrôler la rondelle et la passer au lieu de lancer ça dans la baie vitrée.»

La relation entre Gervais et Streit ne se limitait pas à la patinoire ou au vestiaire. «Nous sommes cinq gars qui habitions la même maison, Josh Bailey, Kyle Okposo, Tim Jackman, Nate Thompson et moi, et Mark venait souper avec nous autres une fois de temps en temps. On avait une table de ping-pong et on s'organisait des tournois. C'est un très grand joueur de ping-pong aussi...»

On voit désormais Gervais un peu comme un grand frère malgré son jeune âge. D'où, entre autres, cette invitation à joindre les hommes de hockey de l'organisation lors du repêchage. Il a été le premier joueur à accueillir Tavares au sein de l'organisation.

«Je l'ai vu deux ou trois fois pendant le week-end, il était super correct, il voulait tout savoir comment ça fonctionnait avec l'équipe.»

L'ancien du Titan de l'Acadie-Bathurst, repêché en sixième ronde en 2003, a déjà proposé à Tavares d'habiter à proximité du groupe.

«On ne vivra plus dans la même maison mais on s'est trouvé une petite communauté fermée avec plusieurs condos. On devrait être sept joueurs à y vivre. On a laissé savoir à Tavares qu'il y avait une place de libre et je crois qu'il devrait la prendre.»

Gervais estime que l'environnement à Long Island est propice à l'épanouissement du jeune homme. «Certains parlent déjà de lui comme du prochain Bossy mais on ne peut pas demander à un jeune de 19 ans de transporter un club sur ses épaules. Et il n'aura pas à le faire, justement. On a trois gardiens numéro un et une défense solide.»

Un nouveau système de jeu, instauré l'an dernier par le nouvel entraîneur Scott Gordon, permettra aux Islanders de surprendre cette saison, estime Gervais.

«Le plus grand changement par rapport au style de jeu de l'année précédente, c'est qu'on fonce à deux joueurs à peu près partout. On a mis du temps à bien le comprendre. Il y a des choses là-dedans que je n'avais jamais faites au hockey. Mais plus ça allait, plus on s'améliorait. En fin de saison, on a battu les Blackhawks chez eux, le Canadien deux fois ici et même les Red Wings à Detroit, 2-0.»

Une jeune équipe qu'il sera intéressant de suivre.