Le défenseur François Beauchemin a une carte cachée dans sa manche qui pourrait lui permettre de décrocher un poste au sein de l'équipe canadienne de hockey. Elle s'appelle Scott Niedermayer, son ancien coéquipier chez les Ducks de Anaheim.

La présence de Beauchemin au camp d'orientation d'Equipe Canada est surprenante, aux yeux de plusieurs observateurs, même pour le principal intéressé, qui ne s'attendait pas de recevoir d'invitation.

Principalement après avoir manqué la majeure partie de la dernière saison en raison d'une blessure à un genou. Il est revenu au jeu, peu de temps avant le début des séries éliminatoires.

Le Sorelois âgé de 29 ans est, de plus, le seul des 45 athlètes au camp qui n'a jamais fait partie d'une équipe nationale au pays, tant junior que sénior.

«Avant cette semaine, je n'avais même jamais été invité à prendre part à un camp, précise-t-il. Je ne suis pas offusqué, c'est arrivé comme ça. J'ai connu une belle progression au cours des dernières années. Ma performance dans les séries et la conquête de la coupe Stanley des Ducks en 2007 m'ont ouvert des portes, j'imagine.»

Le brio que Beauchemin a connu à la gauche de Niedermayer à Anaheim est sans aucun doute un facteur que les dirigeants de l'équipe canadienne ont pris en compte, au moment de dresser la liste des candidats potentiels.

«Ça joue sûrement en ma faveur, corrobore le nouveau défenseur des Maple Leafs de Toronto. Scott et moi, on a joué ensemble sur une base régulière pendant trois saisons. Nous avons eu pas mal de succès et on a gagné la coupe. Comme Scott est assuré d'un poste dans l'équipe, ça pourrait effectivement m'aider.»

Au camp d'orientation, Beauchemin et Niedermayer font partie du groupe blanc, mais on ne les a pas jumelés encore. Mercredi, Beauchemin a patiné aux côtés de Marc Staal et Niedermayer, qui a pris part aux Jeux de Salt Lake City et de Turin, a formé un duo en compagnie de Shea Weber.

L'entraîneur Mike Babcock multiplie les expériences afin de trouver des combinaisons efficaces.

Dans le moment, Beauchemin sait qu'il fait figure de négligé. Il vient peut-être au 10e ou au 11e rang sur la liste des défenseurs des dirigeants. Il devra connaître un début de saison canon chez les Leafs, tout en espérant que quelques aspirants tombent au combat chemin faisant, afin de gravir les échelons.

«On ne sait jamais ce qui peut arriver, souligne-t-il. Ici cette semaine, je ne m'impose aucune pression. Je tente simplement de jouer comme je suis capable de le faire. On nous a dit que ce sera notre performance en début de saison qui va faire foi de tout.»

Beauchemin et Stéphane Robidas, un autre négligé des Stars de Dallas, vont tenter d'accomplir ce qu'aucun défenseur québécois n'a réussi à faire au cours des deux derniers Jeux olympiques, soit mériter un poste en défense dans l'équipe canadienne.

«Je n'ai pas réellement d'explications à fournir (quant à l'absence de Québécois en défense). Il y a plusieurs défenseurs talentueux au Canada. Peut-être qu'on a connu un creux de vague au Québec, souligne Beauchemin. On va faire notre possible pour changer ça.»

Beauchemin, qui ne cache pas avoir été déçu de ne pas avoir reçu une offre sérieuse de la part du Canadien, à l'ouverture du marché des joueurs autonomes, trouve que le rythme au camp est très rapide.

«C'est plus vite à chacune des fois qu'on saute sur la glace. Les passes sont précises, la qualité du jeu est relevée.»