Steve Bégin est un nouvel homme.

La récente acquisition des Bruins de Boston dit ne pas s'être senti en aussi bonne forme depuis plusieurs années. Ceux qui le côtoient à l'entraînement peuvent en témoigner.

«Les autres saisons ont été difficiles à cause des blessures et après ça, Carbonneau ne me faisait pas jouer, a souligné Bégin, jeudi, au cours d'un entretien téléphonique.On doit se motiver et pousser au maximum à l'entraînement mais, quand on est mis de côté, ça fait toujours un peu mal. Cette année, tout est nouveau: je change d'équipe et j'ai déjà eu Claude Julien comme coach; je sais à quoi m'attendre de lui, et il sait à quoi s'attendre de moi.»

 

L'attaquant de 31 ans, qui a terminé la dernière saison à Dallas, a aussi changé de préparateur physique cet été. «Je m'entraînais beaucoup, les autres années, mais ce n'était pas pareil. Mon nouvel entraîneur, François Landreville, fait les choses différemment. Il nous pousse vraiment. Il n'y a pas un entraînement d'où je ne suis pas sorti tout trempé. Mais c'est amusant aussi. On est toujours un petit groupe à Brossard, Mathieu Dandenault, Francis Bouillon, Jeff-Drouin Deslauriers, et quelques autres; on a notre routine. J'adorais m'entraîner avec Stéphane Dubé, ça faisait longtemps que j'étais avec lui, mais je n'avais pas le choix de changer parce que je suis rendu sur la Rive-Sud et lui est dans la couronne nord.»

Bégin a été l'un des rares joueurs de soutien à signer un contrat dès l'ouverture du marché des joueurs autonomes. «Oui, j'ai été surpris de signer le 1er juillet. Surtout que ça soit Boston. Les Bruins ne voulaient pas m'offrir un contrat de plus d'un an et le salaire n'était pas ce que je recherchais; mais je me suis dit qu'avec ma situation ces dernières années, les Bruins qui ont une super bonne équipe, une super ville, ma femme qui serait contente d'aller là, Claude Julien comme entraîneur, mon agent m'a conseillé d'accepter l'offre et c'était mon idée aussi. Nous avons tout réglé en 15 minutes.»

La présence de Claude Julien chez les Bruins a peut-être été le facteur déterminant dans la décision de Bégin. «Claude dirigeait le Canadien à mon arrivée à Montréal, en 2003. Il me connaissait déjà à l'époque: j'avais joué contre lui toutes mes années dans les rangs juniors et dans la Ligue américaine. Il m'a donné ma chance et j'ai connu mes meilleures saisons avec lui.»

Bégin voue un respect sans borne à Julien. «Il sait comment nous pousser jusqu'à une certaine limite. Il sait ce dont Michael Ryder a besoin pour fonctionner. Ryder a été bon pour lui dans les rangs juniors, dans la Ligue américaine, puis dans la Ligue nationale à Montréal. Il fonctionne encore avec lui à Boston. Claude parle aux joueurs. On peut s'asseoir avec lui et il va nous expliquer ce qui ne va pas; il ne prendra pas de détours. Ce n'est pas quelqu'un qui va arriver et tout garrocher quand il fait un discours dans le vestiaire. C'est un homme juste. Plus on lui en donne, plus il va nous en donner. Ceux qui ne vont pas bien ne seront pas récompensés. Même si on joue dans un quatrième trio, si on fait ce qu'il demande et encore plus, il va nous récompenser quelque part. Le hockey, c'est ça aussi. Des fois, c'est agréable d'être récompensé.»

L'athlète de Trois-Rivières estime aussi que Claude Julien a beaucoup appris au fil des années. «Il n'était peut-être pas assez sévère avec les joueurs à Montréal. Il a changé. Regarde ce qu'il a fait avec Marc Savard. Excuse-moi, mais Marc Savard, j'ai joué avec lui à Calgary; et si on m'avait demandé il y a quelques années de le prendre dans mon équipe, j'aurais dit non tout de suite. Mais Claude lui a serré la vis en partant et maintenant, Marc connaît ses meilleures années; tout le monde qui m'en parle dit qu'il a changé. Il est comme ça, Claude.»

Premier match Canadien-Bruins le 5 novembre. Beaucoup d'émotions à prévoir.