La page d'accueil du site internet du Lightning de Tampa Bay a été modifiée cet été. On y voit désormais à l'avant-plan une grande photo du capitaine Vincent Lecavalier, avec, derrière, ses deux coéquipiers Steven Stamkos et Martin St-Louis.

Il y a quelques mois, pourtant, la photo de Stamkos occupait toute la place sur les affiches publicitaires de l'équipe, et celle de Lecavalier était jouée bien discrètement...

«Oui, j'ai vu la page», répond Vincent Lecavalier.

Lecavalier a l'esprit beaucoup plus tranquille. Malgré toutes les rumeurs qui ont émané cet hiver, le capitaine du Lightning n'a pas changé d'équipe et il détient enfin les clés de son destin. Depuis le 1er juillet, en effet, Lecavalier a le pouvoir de bloquer toute transaction l'impliquant puisque sa clause de non-échange entrait en vigueur.

«J'étais content que le 1er juillet arrive, confie-t-il au bout du fil. Le plus difficile, c'était de vivre dans l'incertitude. C'est plate quand tu penses à ça pas mal tous les jours depuis la mi-janvier. Je ne sais pas ce qui s'est passé exactement. Il y a eu beaucoup de rumeurs. Je suis sûr que certaines étaient vraies, que d'autres ne l'étaient pas. Maintenant, je peux contrôler la situation. On dirait que depuis le 1er juillet, je pense moins aux choses qui sont arrivées. On passe à autre chose.»

Des discussions entre le Lightning et le Canadien, il y en a eu. Bob Gainey l'a même confirmé publiquement, accusant au passage son homologue Brian Lawton d'avoir divulgué le nom de joueurs du Tricolore avancés dans les conversations. Lecavalier a préféré ne pas revenir là-dessus avec ses patrons.

«J'ai eu quelques conversations avec la direction cet été, mais pas à ce propos. Honnêtement, ça ne me tente pas vraiment d'en discuter avec personne. C'est fini, on regarde en avant, on parle du camp d'entraînement.»

Dans une forme exemplaire

Lecavalier se dit dans une forme exemplaire. Bien meilleure qu'à pareille date l'an dernier, où il se remettait d'une intervention chirurgicale à l'épaule. Son rendement en avait souffert d'ailleurs au cours de l'hiver puisqu'il a obtenu 67 points en 77 matchs, son pire total en quatre ans.

«L'année passée, ça a été le pire entraînement de ma carrière à cause de mon épaule. Cette année, c'est différent. Les poignets vont super bien. Mon épaule est encore raide mais il n'y a pas de douleur. C'est plus dans des gestes quotidiens que c'est difficile. Ou si je veux lancer une balle, je ne suis pas capable ; je ne peux pas faire tous les mouvements que je veux tellement ils ont vissé mon épaule solidement pour qu'elle ne se déboîte pas. Mais c'est parfait pour jouer au hockey. Je vais être en forme pour le camp. L'année passée, je ne pouvais pas soulever des charges importantes, je ne pouvais pas sprinter parce que ça me faisait mal, c'était difficile. Je vais revenir en forme pour le camp d'entraînement. Je ne veux pas vivre une troisième année dans la cave du classement.»

Lecavalier aime bien les changements apportés à l'équipe depuis un an. «On a ajouté de la robustesse avec des gars comme (Todd) Fedoruk et le défenseur (Matt) Walker. Et quand tu ajoutes en défensive un jeune comme Victor Hedman, qui fait déjà 6 pieds 6 pouces, et un gars comme (Mattias) Ohlund qui va vraiment l'aider, tu ne peux que t'améliorer. Je n'étais pas au repêchage à Montréal parce que mon agent Kent Hugues m'a suggéré d'aller faire un tour à l'extérieur de la ville avec toutes les rumeurs qui circulaient, mais j'étais proche de mon téléphone pour suivre ça et j'ai appelé Hedman après le repêchage. Il semble bien gentil. C'est un peu leur mentalité, les Suédois, ce sont de bons gars, travaillants.»

Le Québécois de 29 ans, dont c'est la première année d'un contrat de 11 ans qui lui rapportera 85 millions, estime que le jeu de transition du Lightning sera supérieur cet hiver.

«Paul Ranger est un super bon défenseur, tout comme (Andrej) Meszaros. Avec Ohlund et Hedman qui sont gros et grands et qui sont capables de bien faire circuler la rondelle, ça change complètement une défensive. Il fallait qu'on soit capables de s'améliorer. Même les joueurs qui étaient là l'an dernier doivent en donner plus.»

Ne manquerait plus que l'embauche d'Alex Tanguay pour jouer au sein d'un trio avec Lecavalier, lui qui a perdu son vieux compagnon Vaclav Prospal, dont le contrat a été racheté récemment.

«Alex et moi, on a joué ensemble à l'époque avec l'équipe canadienne des moins de 18 ans. On se connaît depuis l'âge de 16 ans. C'est un super bon gars, un bon joueur, bon passeur. Je suis surpris qu'il soit encore libre. S'il vient avec nous autres, c'est sûr que ça va aider notre équipe.»